22 juillet 2007

Garden Nef Party - Angoulême le 21/07/07

Majestueux cirque de nature dominant la ville d'Angoulême, la ferme des Valettes accueille pour une première édition une programmation digne des plus grands. Sur les 17.000 personnes ici ce soir, tout le monde a déjà vibré ces derniers mois sur les sons d'Arcade fire, de Clap yours hands, de Cocorosie, des Klaxons ou de LCD Soundsystem. Le show s'annonce grandiose.



Arrivé pile poil alors que le soleil estival brûle ses derniers rayons, le concert des Klaxons peut commencer. Le son est gigantesque, la scène est magnifique, toute l'assistance est tirée de sa torpeur douceureuse de fin d'après-midi. Les tubes s'enchaînent et viennent assoir une réputation à ces jeunes anglais qui soulèvent jeunes et vieux, rockeurs et clubeurs. Une sacré jeunesse.



Pas de répis puisque ça enchaîne direct sur les new yorkais de Clap your hands say yeah! Après deux albums impeccables, ce club des cinq enflamme un public apparemment très connaisseur, venu en partie pour cette très rare prestation en France. Alec Ounsworth avec son chant si spécial atteint une prestance de grande star du rock, image iconoclaste d'un contraste avec son physique de Gavroche à casquette. Une voix qui pousse si loin et qui arrangue sacrément les foules sur des mélodies proches de la perfection.



Demi teinte en revanche pour Panda Bear, Geologist et Deakon qui forment le trio expérimental des Animal collective. Expérimental peut-être un peu trop pour une deuxième scène qui aurait mérité les faveurs attribuées à la première. Ces dissonances pop résolument modernes ne touchent qu'en partie un public en attente d'autres groupes peut-être plus abordables un soir de festival.



Cocorosie et son petit cercle de fans se portent bien. Pas franchement surexcitant, le folk de nos soeurs Blanca et Sierra s'apprécie allongé dans l'herbe des Valettes, un brin de paille au coin des lèvres. Tez, le beat boxeur fou du groupe, prend le temps d'un morceau perso pour dérouler son flow qui scotche l'audience en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. Mais combien sont-ils dans sa bouche? La curiosité passée, le show se termine en douceur mais la fièvre monte.



Jamais je n'avais vu scène comme ça, une douzaine d'instruments répartis sur trois étages, un orgue suspendu, des projections et des néons, beaucoup de néons. Des néons et une bible géante pour déguiser la tournée française de ce Neon Bible tant attendu. Quatre dates en france seulement, le public d'Angoulême est gâté, il va enfin voir de ses propres yeux le phénomène qui ne cesse de faire parler les hautes sphères de la presse concernée comme le cercle de potes au fond de son canapé. Arcade fire en live, je confirme, quelle claque. Grâce à une mise en scène lumineuse et un mur du son constitué de plus de dix convives, cette nouvelle musique atteind des sommets d'énergie positive. Avec un public sous le charme et 100% lié à la cause qui reprend en choeur le refrain de chaque chanson pendant plusieurs minutes lorsque celles ci se terminent, les Arcade fire en seraient presque déroutés mais en ressortent galvanisés. Régine Chassagne surtout, qui caméra à l'épaule passe à la batterie sur un titre d'une puissance phénoménale, saute à l'accordéon, attrape la guitare pendant que Will Butler pose sa voix si pesante. Là encore les tubes du premier et du deuxième album s'enchaînent et déchaînent un public qui comprend peu à peu ce qui est en train de lui arriver et qui ne veut surtout pas redescendre sur terre. Instants magiques tout simplement pour une musique qui ne semble pas prête de s'arrêter. Merci.



Pour clore la soirée, le James Murphy de LCD soundsystem nous rappelle au passage qu'il est l'un des producteurs les plus talentueux de sa génération. Son électro rock sans répis, il secoue l'assistance qui livre ses derniers soubressauts d'énegie. Terriblement efficace, la musique de Murphy claque et jette, en met plein la tête. C'est l'heure de rentrer.
Vous l'aurez compris, grâce à une prestation musclée des Klaxons, le folk psyché fédérateur des Clap your hands et l'orgiaque messe scénique des Arcade Fire, le festival d'Angoulême atteint pour sa première éditon un sommet de musique indépendante en France. Un endroit où il fallait être ce soir.

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