18 février 2023

John Cale - salle Pleyel (Paris) - 14/02/23


Bon, on n'en voudra pas à notre héros. Mais 5 titres de son épuisant Mercy récemment paru, c'était sans soute trop pour nos retrouvailles.

Nonobstant, dans le très bel écrin de la salle Pleyel tout juste gâché par l'incivilité de spectateurs croyant opportun de laisser jonché au sol, qui leur gobelet de bière qui leur paquet de biscuits (étonnant pour une salle de ce standing), John Cale du haut de ses 80 printemps nous est apparu en meilleure forme que lors de sa dernière tournée  ; sa démarche est notamment moins claudicante. Le changement majeur se situe néanmoins au niveau de la voix : on ne reconnaît plus son grain si identifiable qui peut évoquer celui d'Eno parfois. Aujourd'hui, le timbre de Cale évoque... celui d'Iggy Pop !

A noter l'extrême cohésion des 3 gaillards accompagnateurs qui hissent l'art du fade-out très haut sur la plupart des morceaux.

Le monomaniaque, de déplorer éventuellement l'absence de titres de Fear, Animal Justice (quid de l'incontournable"Hedda gabler" ) ou de "Captain Hook" ? Autre déception  : le chef d'oeuvre Helen Of Troy est ridiculement survolé ("Cable hogue" expédié au taquet) et des choix plus surprenants sont faits comme ces extraits de Artificial Intelligence ou BlackAcetate, disques qui n'ont pas traumatisé grand monde. On a quand même droit à "Guts" tombé miraculeusement du camion.

Symbole de cette ligne éditoriale insolite ? Le fabuleux "Rose garden funeral of sores" rarement interprété qui, n'était le gimmick des quatre notes de basse synthétique, s'avère totalement revisité et donc méconnaissable dans une sorte de mélopée qui laisse circonspect. Le rappel est également un peu chiche avec le seul "Heartbreak hotel". 

Mais si l'absence au répertoire du grandiose "Paris 1919" dans la Ville Lumière est impardonnable et que l'on reste sur notre faim, on vous dit Mercy pour tout monsieur Cale !

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