23 décembre 2017

Love - Da Capo (1967)

Passons rapidement sur l'interminable jam vaine et inutile, typique de ces logorrhées hippie du summer of love. Tout au long de 19' pourries, le grand groupe d'Arthur Lee nous sert une impro inepte que le Grateful Dead lui-même n'aurait pas osé inclure dans un de ses triple-albums.

Dont acte. N'empêche qu'avec cette faute de goût, Da Capo passera à côté du  titre du plus grand disque de Love dévolu pour l'éternité à Forever Changes


L'on sait de toute façon, que Love fait partie des grands losers de l'histoire de la pop music. Que là où le groupe de Jacques Maurice On à qui Lee fit rencontrer le big boss d'Elektra Jac Holzman tira les marrons du feu, l'autre grand groupe de LA (avec les Byrds) ne ramassa que des clopinettes.

Et pourtant, il ne comptait pas moins de deux songwriters de premier plan dans ses rangs. Outre l'irascible métis sus mentionné, Bryan Maclean soit le demi-frère de Maria McKee - souvenez-vous, l'adorable meneuse des folk poppy de Lone Justice - n'était pas un manche. Il signait 3 morceaux et pas des moindres dans le premier album rough de Love. Dont l'admirable "Softly to me". Et prêtait à l'occasion son timbre somme toute assez proche de celui de Lee, très rauque et soul sur la cover furieuse de "Hey Joe".

Ici, dans une petite vingtaine de minutes parfaites - la durée d'un album des Byrds quasi - il remet ça sur la pastorale "Orange skies" et ses effluves patchouli avec flûte enchanteresse, sur lequel Bryan joue au contraire d'une voix voilée et fragile. "Stephanie knows who" ouvre déjà ce deuxième LP de la meilleure des manières, avec ce mix de garage et de baroque, ces accortes descentes de clavecin.

Le groupe dans son ensemble élargit très nettement sa palette, devient franchement psychédélique, que ce soit sur l'infernal "7 and 7 is", hymne garage-punk repris par deux groupes adeptes du genre sur deux. Le mood est donc plus que jamais au peace and love dans les paroles, et certaines de ces chansons chaloupées et à la coule, avec renfort de flûtes et claviers, comptent parmi ce que le groupe a réalisé de mieux , "Orange skies" à nouveau, "Que Vida !", les guitares espagnoles de "The Castle", la magnifique "She comes in colors", l'un des fleurons de Lee.

Ah, s'il n'y avait eu cette face B gachée...

En bref : un disque presque parfait, qui s'auto suffit des six chansons étincelantes de sa face A. N'était un brouet sonore non identifié sur la flip side,  Da Capo aurait tout du disque ultime de Love que lui a confisqué pour l'éternité Forever Changes.




"Orange skies"
 
 "Que vida ?"
 
"Stephanie knows who"

6 Comments:

M.Ceccaldi said...

t'aurais du poster le brouet, qu'on voit un peu la plantade!
c'est du genre impro libre par des gens qui font jamais d'impro ?
en tout cas les chansons pop sont chouettes

bises
J

Nickx said...

C'est du genre musiciens qui ont fumé, sont défoncés et se croient obligés de remplir une face entière d'une jam sans queue ni tête.
Mais qu'on ne s'y trompe pas, les membres de Love et notamment ses deux figures de proue étaient de remarquables musiciens.

Ju said...

Super disque, comme tous les Love d'ailleurs ! Collect them all !
Je ne suis donc pas le seul à avoir trouvé cette face B étrange.. Rien à voir avec Just a Poke de Sweet Smoke ( ;
Love !
Ju

Anonyme said...

Concernant les commentaires relatifs à la face B,les donneurs de leçons n'ont visiblement pas une culture musicale étendue...c'est justement ce titre qui interpelle à la 1ère écoute.

Nickx said...

Très péremptoire tout cela cher Anonyme.
Vous pouvez développer ?

Nickx said...

Je vois qu'Anonyme en plus de ne pas avoir l'imagination ou l'intellect requis pour se doter d'un identifiant visible, doit être de ces personnes qui à "Sunday morning" ou "What goes on" préfèrent "The black angels death song" ou "Sister Ray".

Grand bien lui fasse à condition de ne pas donner cette impression de troller, simplement parce que n'ayant rien à dire ni à défendre.

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