15 juin 2017

#TINALS Saison 5


       SHAME  
   courtesy of Raffi des Bois Jolis

vendredi 9 juin 2017
5ème édition du désormais bien installé Festival nîmois avec cette année pas mal de nouveautés : une nouvelle gigantesque petite scène (la Bamboo), une love-room, un combi à DJ, un patio à sets surchauffés et déjà 1000 billets supplémentaires de vendus, à l'aube du dernier soir.


Le temps que sur la Mosquito Andy Shauf la salle, nous voilà indoors à l'écoute du trio 100% féminin et très énervé The Coathangers, Lesquelles plus Slits que nature, de ressortir la panoplie réjouissante des riot grrrls. Pas sûr qu'elles figurent dans le Volume 3 du prochain Assayas.

Sur la Flamingo extérieure, officie The Growlers, groupe en vogue curieusement vêtu, dont le show peine à démarrer, avant de monter en puissance en variant les ambiances et les tempi. Il est concevable de ne pas être insensible au charme de ces californiens. A condition de supporter la voix du chanteur.

Très rare les mythiques yankees de The Make Up sont en ville eux aussi. Costume lamé, entièrement axés sur le chanteur sosie de Mick Jagger croisé avec l'ADN de Lux Interior (pour le bouffage de micro) ce sympathique groupe garage n'a peut-être pas inventé le fil à couper le beurre  ; néanmoins, son show excitant a le mérite de lancer le festival, et de communiquer une énergie bon enfant et vintage.

On est impatient de vérifier le crédit scénique du très jeune quintette de Shame, découvert sur la foi de leur impeccable premier single "The lick". Ces jeunes et virulents londoniens seront-ils la prochaine sensation pop Outre-Manche ? Et surtout, justifieront-ils les promesses si souvent déçues dans la perfide Albion depuis l'avènement de Arctic Monkeys ?
On le leur souhaite, car leur diatribe politicarde, leurs accents prolétariens qui rappellent aussi bien la verve assassine d'un The Fall que celle de Sleaford Mods ont quelques atouts : chansons abrasives, bonne présence, candeur non dénuée de morgue, ils sont de fait le premier coup de coeur pour un jeune groupe dans cette édition.


On aurait aimé en dire autant pour Chris Cohen et sa pop délicatement tarabiscotée. Hélas desservi par un son bien trop saturé, ses chansons en sont inévitablement altérées. Frustrant, tant il semble hélas que notre homme n'était pas à sa place coincé entre deux scènes. On ne lui en tient donc pas rigueur.



ECHO AND THE BUNNYMEN
courtesy of Raffi des Bois Jolis

samedi 10 juin 2017
Alors que dans la fournaise de ce samedi après-midi résonne le rock rafraîchissant de Johnny Maffia, on va à la rencontre de l'ombre des occitaniens de Hellolisa et de son indé pop de bonne facture.
Ce avant d'assister à la première grosse claque du Festival.

Sous une canicule qui ne refrénera aucune ardeur, Ian "Lips like sugar" Mc Culloch et son compère Will Sergeant  d' Echo And The Bunnymen assurent un show majestueux, entouré d'un groupe sobre mais impeccable,
Et les tubes de s'égrener, "Never stop", "The cutter", Bring on the dancing horses", la superbe "Seven Seas". Lorsque arrive sur scène la Vox Phantom 12 cordes enfin accordée, l'on comprend et c'est la liesse : "The killing moon", single mythique, extrait d'un album qui ne l'est pas moins, accessoirement l'un des meilleurs morceaux des 80's, va être interprétée.
Et les yeux embués des quadras / quinquas de scruter la prestation sans faille du groupe générationnel. Il est un peu plus de 20H et déjà les hommes lapins ont fait notre jour.

Nonobstant le choc thermique de ce qui a précédé, c'est peu de dire qu'on n'est pas très convaincu par le parti pris chanson française pour le moins variétoche de Requin Chagrin. Il en va tout autrement pour des habitués des lieux, Le SuperHomard, qui dans une belle cohésion de groupe, enfourchent fièrement l'imposante Bamboo. Son, morceaux, tout est à l'avenant. Le groupe s'en tire haut la main devant une assistance qui commence à sérieusement affluer. Et pour qui est déjà orphelin de Saint Etienne (dernier album pas terrible), la relève est assurée.
Alors qu'au loin est sur le point de s'achever le set de l'inodore Jake Bugg, le festivalier libidineux cédera à la tentation d'un triolisme nuptial, orchestré par le révérend local de Las Vegas.


PRIMAL SCREAM

courtesy of Raffi des Bois Jolis
On était inquiet avant le show : le dégingandé Bobby Gillespie serait-il à la hauteur ? On eut rapidement la réponse. Même si on déplora l'absence de l'homme de main Kevin Shields et de quelques scies house électro du répertoire, le frontman de Primal Scream et ses aguerris musiciens assurèrent l'essentiel dans un show stonien en diable ("Jailbird", Rocks" parfaits). Qui ne délaissa pas l'incontournable "Swastika eyes" et l'étonnante reprise baggy des 13th Floor Elevators ("Slip inside this house"). 

Un peu plus tard, une curiosité passe elle aussi l'épreuve de la scène. HMLTD, des anglais peroxydés, qui pratiquent une sorte de cabaret punk électro tel qu'il s'en faisait dans les 80's, Sorte de croisement entre Virgin Prunes et Sigue Sigue Sputnik, ce combo anglais très camp - il y aussi du Patrick Wolf en son sein - fait son office. On les envisageait inconsistants  ; c'est au contraire l'une des surprises de ce festival.

Tandis que résonnent au loin les cris d'une étrange créature empourprée vêtue d'un maillot de bain à l'ancienne. Ca joue très (beaucoup trop) fort. On comprend alors qu'il s'agit sans doute de John Dwyer des Thee Oh Sees. Ce dernier n'a toujours pas résolu son problème de sangle....... 


dimanche 11 juin 2007



POND
courtesy of Raffi des Bois Jolis

Dernier jour. Très tôt à sévir,  Kokoko ! sont une escouade tribale uniforme, qui évoque de loin des Devo blacks. Pas fondamental mais rigolo. Slaves fait beaucoup de bruit, et cela concourt à réveiller le festivalier accablé par la chaleur.
Cet épilogue du TINALS donne aussi à soulever cette intéressante problématique : comment se fait-il que les musiciens de Pond oeuvrant habituellement au sein des insipides Tame Impala peuvent ainsi se transformer en excitant combo gorgé de riffs et de ritournelles accortes ? Par quel prodige le mélomane hater blasé ne se retrouve plus à afficher une moue dédaigneuse face au trop plein de synthés, d'effets catchy ? La voix et le charisme de Nick Albrook peut-être, mais ça n'explique pas tout.

Back to Flamingo : son et lumières dantesques pour les Black Angels, même si les morceaux manquent incontestablement de variété. Du coup, on s'ennuie un peu.
Hmmm... la madeleine de nos années indie. Aussi généreux sur scène qu'il sait se montrer affable en interview, Norman Blake accompagné de ses éternels acolytes Gérard Love et Raymond Mc Ginley envoie son Teenage Fanclub au pinacle. Et ce en dépit d'une balance brouillonne. Sur quatre uniques accords, arriver à pondre autant de chansons solaires force le respect.
Ce constat amène forcément à faire des impasses. En particulier sur Royal Trux, dont on nous rapporte que Jennifer Herrima n'est plus très fringante

La clôture tant attendue de l'édition 2017, donne à entendre l'autre grand ambassadeur aussie de l'édition 2017,  King Gizzard & The Lizard Wizard. Le stakhanoviste orchestre est sans conteste l'un des groupes les plus excitants de sa génération. Et le prouve une nouvelle fois, justifiant haut la main chaque note jouée, le nombre élevé de musiciens.
Une déferlante qui emporte le fêtard rompu et tétanisé par une longue station debout. Brillant.


KING GIZZARD & THE LIZARD WIZARD


A l'année prochaine.









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