31 janvier 2015

Renegades Of Rhythm (DJ Shadow + Cut Chemist) - le Paloma (Nîmes) - 29/01/15

  
                                 
Nîmes et son incontournable Paloma ont le redoutable honneur d'être ce soir la première venue de la tournée européenne de Renegades Of Rhythm, entamée à l'automne dernier en Amérique du Nord.

Renegades of Rhythm ? C'est l''avatar qu'ont choisi Josh Davies et Lucas MacFadden plus connus sous les noms de DJ Shadow et Cut Chemist, DJ's inlassables défricheurs parmi les plus doués et cités actuels. Et accessoirement une référence au fameux "Renegades of Funk" d'Afrika Bambaata, le héros de la soirée !

DJ Shadow, plus vu depuis...... une lointaine et mythique Route du Rock 99 où en pleine promotion de son fantastique The Private Press, faisant suite au non moins génial Endtroducing (96) il faisait le set en solo, est ainsi accompagné de son compère Cut Chemist qu'on ne présente plus  (ses innombrables scratchs et remix, son travail avec Jurassic 5, sa tournée avec .....Shakira !).

Le concept ? Faire revivre à travers la collection de disques même de son inspirateur, l'œuvre du pionnier des scènes rap et breakdance qu'est Afrika Bambaataa, qui peut aisément prétendre avec Grandmaster Flash. au titre de chantre du rap. L'homme est en outre fantasque et tel mégalomane qui se respecte, sait soigner son image ;  on peut ainsi avancer qu'il est au hip-hop ce que Sun Ra fut au jazz ou George Clinton est encore au funk !

C'est donc toute une compilation de merveilleuses musiques noires pour la plupart (qui s'en plaindra ?), et les vinyls personnels du maître usés jusqu'au dernier sillon, que Shadow et Chemist exhibent fièrement durant un set de près de deux heures, divisé en deux sections.

La première voit le duo rivaliser de dextérité - chacun dispose de 3 platines ! - sur les musiques originelles, rap et scratch, les crews que Bambaataa a influencés et autres godfathers soul et funk qui l'ont lui-même inspiré ! L'artiste étant à lui seul une auberge espagnole, on reconnaît et on distingue sur une projo en boucle les silhouettes activistes de Malcolm X, du révérend Martin Luther King, mais aussi de moult musiciens et légendaires pochettes, dont les visuels sérieusement fair font fantasmer le collectionneur potentiel : le Godfather, Bob James, Candido, le Lafayette Afro Rock Band, les disques de Bambaataa bien-sûr; bref qu'ils s'agissent de blockbusters ou de tant d'autres incunables, ils sont tous là !

La deuxième section du show qui fait visuellement écho à la première opère les premières embardées dans la musique blanche et bien évidemment convoque Kraftwerk dont le "Trans Europe Express " qui servait inauguralement de trame au "World Nation" du maître. Puis, c'est le chant muezzin  de John Lydon qui perce à travers le mur de samples, vu que les deux hommes avaient collaboré sous Time Zone à travers le sardonique "World Destruction".

A tout instant, l'on s'attend à voir surgir le "Rock It" de Herbie Hancock, mais l'infernale tournerie ponctuée d'images de graffs, d'une plongée en tunnels ou bien de démonstrations de smurf cède la place à ........Yes  ("Owner of a Lonely Heart" évidemment !) ; divine époque où un HIPHOP alors jouvenceau breakait du matin au soir, se cognait le visage à force de gesticulades de main devant la vitre imaginaire.

Salle bondée en ce jeudi soir où l'on resta les deux pieds scotchés au sol, et pas seulement du fait de la mare de boisson sucrée collée à nos semelles......
Amateurs de soul vintage et de funk lascif, ces deux oiseaux sont en ville ; ne les ratez pas !

4 Comments:

Nickx said...

Allo ?

Y'a plus personne qui écoute du hip hop ou de l'electro parmi nos membres ou nos followers ?

Ju said...

On a lu ton post avec attention mais il n'y a pas grand chose à dire. On aurait juste aimé y être ( ;
Ils sont passés à Montréal il y a pas long, j'avais vu l'affiche, mais je n'y étais pas allé..
Bises

Nickx said...

Grave erreur :)

Je pensais aussi à nos lecteurs éventuels qui pouvaient être de la soirée....ou qui comptent en être ailleurs lors de cette tournée.

Disons qu'on manque assez souvent de "retours" concernant nos chroniques de concerts...à part pour le This Is Not A Love Song !

C'est dommage...

M.Ceccaldi said...

le jouvenceau que je ne suis plus a fini par écouter l'album "rock it " en question (à 42 piges, quand on a commencé à breaker à 11 ans, il n'est jamais trop tard) ; et bien je dois avouer que hormis le fameux tube devenu pour moi inécoutable, le reste se laisse carrément écouter, même si c'est pas un chef d'oeuvre absolu; moi qui ne jure plus que par le deuxième quintet de Miles...
en tout cas c'est nettement moins défraîchi que la fusion 80's et ses sonorités éventées