16 février 2014

Phoenix - Concert à Marseille, le Silo (13/02/14)


DJ Masculine Feminine a beau être attachant, il n'en est pas moins médisant : désolé, mais Phoenix n'est pas encore le plus mauvais groupe en activité.

Les quatre versaillais jouaient gros, suite au tollé suscité par l'annulation de leur dernier concert phocéen, initialement prévu au Dôme en novembre ; on avait à vrai dire pas connu pareil timing on the edge depuis le report du concert de Johnny au Stade de France...... et c'était outdoor et sous des trombes d'eau....... et c'était bien avant l'explosion des réseaux sociaux, qui permettent à tout un chacun de "savoir" en temps réel...

Las, le rendez-vous était pris dans un Silo archi comble, où pour l'anecdote on aura croisé (véridique !) une désespérée détentrice d'un ticket de Carla Bruni s'étant tout simplement trompée d'endroit et de date !

Les (très) jeunes et psychédéliques Moondoid ouvraient l'affaire, fort de leur scie imparable que matraque Nova '"Je Suis La Montagne". Maquillé "comme un carré d'as" aurait-dit Renaud (le chanteur, pas le DJ) et plus sûrement ayant piqué sa tunique et ses paillettes à Kimera and the Operaiders (horreur variétoche 80's pour qui s'en souvient !), Pablo et son harem allait usiner une pop très à-la-manière-de (Kevin Parker qui va le produire prochainement à New York n'est jamais loin...) ; et dans un déluge d'effets asséner sa pop chatoyante mais tout de même assez informe (l'absence de chansons, toujours...) durant une demi-heure.

Arrivent les meilleurs potes du duo casqué le plus populaire du moment. Le bilan ? Une heure dix de musique rappel compris, ce qui sur le papier fait un peu chiche ; et un batteur qui ne fait pas dans la finesse c'est le moins qu'on puisse dire !

Malgré ces deux apparents handicaps, le quatuor tout sourire est content d'être là : Thomas la voix enfin rétablie est bondissant d'un bout à l'autre du set, usant de son fameux micro rouge à longue portée qui pour un slam, qui pour aller saluer les spectateurs du premier balcon.

En grand ordonnateur du son Phoenix, Deck (toujours plus réservé) lance les boucles du toujours tuant "Love Like a Sunset", gâché malheureusement dans son intro par des basses quelque peu saturées. Il s'agit cependant de l'un des points d'orgue du concert avec ce moment rare qu'est ce duo balancé par Thomas et Christian sur un crépusculaire "Countdown" - Wolfgang Amadeus Phoenix constitue comme on s'y attendait le gros du répertoire du concert avec le décevant dernier album.

Et il y a surtout ce medley imparable extrait de leur formidable United, ("If I Ever Feel Better/Funky Square Dance") si rarement mis à l'honneur aujourd'hui - on aura aussi la chance d'entendre "Too Young".

Il faut retenir aussi la classe infernale des deux frères, Branco et Christian qui fraient ensemble dans leur quête du jeu le plus dépouillé qui soit et de la note la plus juste ; il faut les voir tous deux la guitare très haut en bandoulière à la façon des bretteurs 60's chéris. C'est là un feu d'artifice sur le classique brelan "Lisztomania/1901/Fences".

1 heure 10, 18 chansons auxquelles bien sûr font défaut trop de titres cruciaux de United (2000) et d' Alphabetical (2004), mais une ambiance bon enfant, un groupe sympa et festif qui ne verse pas dans le putassier, et en définitive un très bon moment live qui venge sans coup férir la frustration du mois de novembre.

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