29 novembre 2012

Nuyorican Soul - Nuyorican Soul (1996)

Mot-valise composé des termes "New-York" et "Porto-Ricain", Nuyorican Soul est un projet élaboré par Kenny "Dope" Gonzales et "Little" Louis Vega. Si les deux producteurs  forment un duo incontournable et prolifique de la scène new-yorkaise pour leur house tintée d'une forte influence latine et soul, ils se donnent, avec cet album, l'opportunité d'adopter une ligne à forte consonance jazzy, de celle de la vieille école. Edité sur Talkin' Loud, l'un des labels du très influent Gilles Peterson, DJ français émigré à Londres, réputé pour son éclectisme et son goût pour les musiques du monde, l'album crée un impact important sur les radios et les clubs anglais à sa sortie durant les années 96-97. Il faut dire que son contenu s'inscrit dans la mouvance acid-jazz, très appréciée à cette époque de l'autre côté de la Manche.



Nuyorican Soul installe une passerelle entre le son new-yorkais et le savoir faire de cette petite île baignée entre l'océan Atlantique et la mer des Caraïbes. Avec son éventail de reprises et d'invités américains et porto-ricains, l'album de Kenny Gonzales et Louis Vega a de nombreuses raisons de plaire. Conçu à la manière d'une boite de cigares cubains, à laquelle fait référence le visuel de l'album, on savoure l'arôme quasi organique et naturel de chacun des titres par de larges bouffées. De nombreuses influences sont présentes à l'image des musiciens présents (George Benson, Eddie Palmieri, Tito Puente, etc.). Du hip-hop à la soul en passant par l'électronique avec une forte dominante jazz. Et si la section instrumentale reste très présente tout au long de l'album, il laisse cependant une part belle à la dimension chantée.

Que dire d'"I Am The Black Gold Of The Sun", reprise du groupe de soul psychédélique Rotary Connection magistralement interprétée par Jocelyn Brown. Le titre qui justifierais presque à lui seul la possession de l'album. Ou de "Nautilus (Mawtilus)", une reprise de Bob James en clin d’œil facétieux qui allie légèreté et élégance. Des qualités que l'on retrouve également sur le morceau scat de Roy Ayers. Il semble difficile de jeter un seul des titres de l'album. Les MAW ont su trouver l'équilibre entre désinvolture et une certaine consistance soul, comme sur "Runaway" interprété par India, tout en conservant la parfaite maîtrise de leur sujet. On salue néanmoins le travail effectué sur cet album, dont la dernière réédition de 2006, est agrémentée d'un deuxième disque de remixes.

En bref : un album chaleureux et sans prétention soutenu par ses nombreuses influences et collaborations.





5 Comments:

MusiK Please said...

UN gros album !!

Nickx said...

Et parmi les remixes, sans doute celui essentiel de 4 Hero dont j'avais chroniqué le gigantesque "Two Pages" de 1998 !

Soul et acid jazz à tous les étages, un pur régal !

Bonnes fêtes de fin d'année sieur Antoine !

Semmelweis said...

Très bonne découverte, merci.

Ah et après avoir lu plusieurs de tes chroniques, je viens aussi de remarquer avec amusement qu'on s'est pas mal fréquentés au lycée.

Antoine said...

Merci pour vos commentaires !

@ Semmelweiss : je vois pas du tout, tu peux donner des précisions ?

Semmelweis said...

C'est Pierre. Tu écris ailleurs ?