16 juin 2011

Peter Visti - Love Is The Key (2011)

Dans sa chronique de l’album de Peter Visti et Jakob Meyland, Ju notait à juste titre les lacunes du duo et de son label Bear Funk en matière de promotion. Il nous avait fallu plusieurs mois pour être informés de la sortie du disque, et nous n’étions visiblement pas les seuls dans ce cas puisqu’aucun article n’était disponible sur le net. Le label londonien a pourtant signalé que Visti & Meyland était devenu leur best-seller, preuve qu’on ne peut pas lâcher un morceau épique et iconoclaste comme "Stars" sans créer quelques remous, même sans lui accorder la publicité qu’il mérite. Moins d’un an plus tard, Peter Visti, bien connu de nos services pour ses succulents EP et ses edits (sur Eskimo et Mindless Boogie, entre autres), revient pour un premier album solo, toujours chez Bear Funk, et qui bénéficie, encore une fois, d’une communication quasi-nulle. Dommage, d’autant que le nu-disco est à la mode ces temps-ci, et que le Danois n’a rien à envier à nombre de producteurs du genre bien plus médiatisés.

On retrouve sur Love Is The Key tous les attributs du space-disco de la clique norvégienne des Lindstrom, Prins Thomas, Todd Terje, Bjorn Torske et consorts. La même légèreté, les mêmes nappes accueillantes et ensoleillées, les mêmes emprunts à Giorgio Moroder et au krautrock. La filiation cosmique saute aux oreilles sur l’énorme "Lost In Space", un vrai prototype du genre, déjà sorti en 2010 chez les Français de Skylax. Mais notre homme sait varier les styles, de la deep-disco très mentale de "Be A Vise Man", à l’hédonisme baléarique en slow-motion du morceau-titre. Il rend un hommage old-school et rugueux à la scène de Chicago ("Drinking In Darkness"), verse dans un punk funk bien gras sur "Bongo Fever", et fait chanter les vahinés sur fond de percussions sur un "Tahiti On My Mind" qui me paraît éligible pour accompagner une pub pour du gel-douche.

Pour le moment, c’est "I’m Out The Door" qui a ma préférence. Peter Visty y montre toute sa capacité à combiner plusieurs climats au sein d’une même composition, saupoudrant son beat de guitares héritées du Salsoul Orchestra, d’escalades de synthé bien droguées, puis d’un piano housey, avant de funkifier toute cette affaire avec un sample de James Brown forcément très efficace. Il n’y a pas de "Stars 2" sur cet album, rien d’aussi intense, juste une poignée de bons titres taillés pour l’été, sans autre prétention que de donner le sourire et de faire danser.

En bref : Le premier album solo de Peter Visti est moins tape-à-l’œil, mais aussi moins aventureux que son duo avec Jakob Meyland. Le Danois revient au son de ses premiers EP pour une collection de tracks nu-disco qui sentent bon le monoï et les nuits d’été où tout est permis.



A lire aussi : Visti & Meyland (2010), interview de Peter Visti (2008)





1 Comment:

Matt said...

Tout à fait d'accord, jolie chronique !