25 novembre 2009

Interview - Andy T. Oxford de The Phantom Band


Trêve de paraphrases, à Dodb on pense que Checkmate Savage, le premier album des Ecossais du Phantom Band, est l’un des tous meilleurs de 2009. Composé presqu’exclusivement de vieux briscards sans limites, le groupe a vu sa renommée exploser cette année, et son nombre de fans considérablement augmenter. Loin du revival 80’s à synthés, ce groupe ectoplasmique nous a hypnotisé avec son proto rock/folk un peu kraut, et semble encore avoir de nombreuses choses à dire. Andy T. Oxford, le claviériste (caché au fond de la photo ci-dessus) revient avec nous sur la conception du groupe et de l’album.

Bonjour, pourquoi ce nom de groupe ?

Nous n’avons pas vraiment nommé le groupe, il s’est baptisé tout seul, et il a beaucoup changé depuis que l’on joue ensemble (sûrement parce que nous voulions évoluer, faire des concerts, sans avoir la pression d’être suivis, et donc de prendre le risque de décevoir les gens) jusqu’à ce que nous trouvions un son dont nous étions fiers. C’est aussi parce que nous n’arrivions pas à nous mettre d’accords. Mais notre tentative d’éviter une réputation n’a servi à rien puisque les gens on commencé à parler de nous en tant que "groupe fantôme". J’ai moi-même employé ce terme avant d’être invité à rejoindre le groupe (un an après les autres). Duncan parlait toujours de ce groupe comme un collectif perdu, prétextant qu’ils n’étaient pas encore assez bons. Quand j’ai été invité à les rejoindre, nous nous appelions les Robert Louis Stevenson, puis les Robert Redford, puis plein d’autres variations. Puis nous avons utilisé The Phantom Band pour quelques concerts et c’était la première fois que personne ne se disputait au tour du nom alors c’est resté.

Je sais que vous avez des carrières passées, qu’est-ce qui vous a finalement motivé à monter The Phantom Band ?

Ca n’était pas une décision consciente, on a juste commencé à se réunir puisque tout le monde aimait faire de la musique, et on a été nombreux à bouger sur Glasgow récemment. Nous n’avions pas spécialement d’aspiration à être dans les journaux, à enregistrer ou à faire de gros concerts. Le but était juste d’être créatif avec ses amis un vendredi par semaine. Le groupe tel que nous le connaissons à présent a petit à petit émergé de tout ça. Nous avons fait beaucoup d’autres choses musicalement, et continuons d’être impliqués dans d’autres projets, mais ce groupe a semblé moins sérieux que le reste, d’avantage comme un club que comme un groupe.

Vous avez travaillé avec le producteur Paul Savage pour ce premier album. Qu’est-ce qui vous a attiré vers lui ? Y a-t-il d’autres producteurs avec qui vous aimeriez travailler dans le futur ?

Nous avons enregistré quelques démos avec Paul et avons trouvé qu’il était très fort pour nous faire arrêter de nous disputer comme des enfants. Il est très zen et choisit ses mots tel un sage, alors que nous sommes de véritables boules de nerf qui veulent en débattre, donc un producteur qui aurait été comme nous aurait été contre-productif. Il a tiré le meilleur en utilisant des méthodes de Jedi. Il fait aussi du très bon café et utilise des phrases du genre "Si tu comptes voler un cheval, autant le baiser aussi". Ceci dit ce serait sympa de travailler avec Dr Dre ou Timbaland un jour, mais nous sommes encore bloqués avec Paul.

Chekmate Savage ne contient que neuf chansons. Est-ce un choix de faire court ou avez-vous du choisir entre de nombreux autres morceaux ?

Neuf titres mais près d’une heure de musique quand même ! Nous avons décidé de ne pas dépasser l’heure parce que pour un premier Lp, nous ne voulions pas dépasser le stade des présentations. En effet nous avons du laisser des choses de côté et nous aurions très bien pu faire un disque d’une heure avec seulement trois chansons. Nos chansons peuvent être très longues, et même celles sur Checkmate Savage sont considérablement raccourcies par rapport aux originales.

Sur le Myspace il est écrit Glasgow, London, Dundee. Où vit vraiment The Phantom Band ? Où le Phantom Band boit-il ses bières ?

The Phantom Band, croyez-le ou non, vit vraiment à Glasgow, Londres et Dundee (4 à Glasgow, 1 à Londres et 1 à Dundee). Nous enregistrons aux Berkeley Studios à Glasgow, mais nous composons dans nos têtes, au pub souvent. Il y en a un super appelé le Doublet à Glasgow, et un autre appelé le Bon Accord, où vous pouvez trouver de supers liqueurs et whiskies, mais nous buvons aussi du cidre dans le parc !

Total hasard, la dernière personne que nous ayons interviewé était John Mc Clean du Beta Band, un groupe avec qui vous avez été souvent comparés. Personnellement je ne trouve pas (excepté sur la fin de "Throwing bones"). Pensez-vous avoir quelque-chose en commun ?

La principale chose que nous ayons en commun avec John c’est d’être originaire de la même rue, dans la petite ville de Fife. Le plus jeune frère de John était mon plus vieux copain, et j’ai passé énormément de temps à leurs concerts étant jeune. Notre seul point commun pourrait être le fait de croire qu’un groupe peut faire la musique qu’il veut, sans prendre en compte les paramètres de style. Les groupes de notre époque à John et moi essayent d’avoir un certain éclectisme (The Fence Collective par exemple), donc peut-être que nous avons récupéré ça. J’ai beaucoup aimé le Beta Band mais je ne pense pas que notre musique ressemble à la leur.

Qui a réalisé la pochette de Checkmate Savage ? Y a-t-il une signification cachée ? Qui est en charge de l’artwork médiéval du groupe ?

Duncan est arrivé avec l’image pour la pochette, et pour les différentes couches nous avons travaillé avec l’artiste Tommy Grace. Personne en particulier n’est en charge de l’artwork, on est tous impliqués. Peut-être que Duncan et moi-même nous impliquons davantage dedans mais tout le monde a son mot à dire. L’image est celle d’une Shaker House où ils entreposaient des fournitures aux murs. L’image de la fille est une photo de la tante de Greg qui était modèle avant et que nous avons trouvé dans un vieux magazine de mode. Sur son T-shirt est inscrit le mot "Rebel". Tirez-en les conclusions que vous voulez.

J’ai lu que votre prochain album aurait des consonances R’n’B. Peux-tu nous en dire davantage ?

Pas de confusion, R'n'B ne veut pas toujours dire "rap'n'bullshit". J’argumenterais en disant que la plupart de notre musique est du R'n'B, de la même manière que Grinderman ou Uncle John & Whitelock. Ceci dit, nous aurons aussi quelques mélodies post funk, des breaks et des harmonies dans nos prochains morceaux.

Est-ce que la musique psychédélique est une source d’inspiration pour vous ?

C’est est une parmi d’autres. J’aime beaucoup la musique psyché des 60's comme les Electric Prunes ou les Standells, et j’écoute souvent beaucoup de psyché allemend et autres groupes fuzz. Je suis allé dans une boîte de nuit à Sleazys à Glasgow appelée The Hot Club, ils y passaient principalement du psyché, du Fuzz, du rock'n'Roll, du rockabilly et du Doo-Wap.

Que est le plus grand groupe de rock du monde ?

AC/DC

Vous emblez être un groupe très "online" (avec un Facebook très actif…). Internet est-il une solution ou un problème pour la musique ? Que penses-tu des blogs ?

Je pense qu’internet n’est ni un problème ni une solution. Je pense que c’est une nécessité donc il faut y penser. J’ai entendu parler de quelques groupes qui essayent de se la jouer archaïques et qui refusent d’avoir un MySpace par exemple. Je pense que depuis que nous nous sommes résignés à être sur Facebook, MySpace, Twitter etc, nous sommes restés connectés avec les fans qui en retirent quelque-chose, sinon quel serait le but ? Ce serait contre-productif de ne pas y être. Pour les blogs je pense que nos chroniques les plus influentes ont été publiées sur des blogs. Les gens les croient parce qu’ils savent qu’il y a moins de chances que le contenu soit influencé par des aspects financiers.

Quels sont tes 5 meilleurs disques de tous les temps ?

Voici pour aujourd’hui, ça peut très bien changer demain :
Led Zeppelin - Led Zeppelin III
Kraftwerk -Computer World
AC/DC - Let There Be Rock
Ramones - Ramones
Public Enemy - A Nation of Millions...

Le Myspace

A lie aussi : Interview John Mc Clean de The Aliens

Le clip officiel de "The Howling" :

1 Comment:

M.Ceccaldi said...

voilà un disque que j'ai adoré, et que j'ai écouté trés souvent cette année. dans mon top five, à coup sûr.
merci pour cette super interview
J