25 avril 2023

CVC - Get Real (2023)

CVC sont six. Voici pour l'exercice de diction. Alors quid de cet acronyme ? Les 6 jeunes gens qui officient sous cette bannière sont gallois et amis d'enfance, s'attifent dans le noir en piochant dans des malles hétéroclites et portent haut et fier longues tignasses et moustaches.

CVC pour Church Village Collective (et non C'est sympa d'être Velu et Chevelu), nom d'une obscure bourgade sise aux abords de Cardiff. La dernière fois qu'on avait eu affaire à un tel blaze avec le mot "collective" accolé, on était situé en pleine passionnante avant-garde musicale côte est. Là c'est peu dire qu'il n'est ni question d'avant-garde ou d'expérimentations mais bien avec talent de repasser les plats. Seventies en l'occurrence, tel qu'un groupe comme les oubliés The Bees pouvaient le faire par exemple dans les années 2000.

Car Francesco (chant et moustache à la Giorgio), David et Elliot (guitaristes tous deux, chouette) qui semblent échappés du Alice Cooper Band, Ben (basse), Nanial (claviers) et Tom (batterie) livrent pour leur sémillant début un exercice de pur revivalisme des plus réussis. Comme il est notoire que c'est dans les vieilles marmites qu'on fait la meilleure pop sunshine matinée de chill funky à renfort de doo wop cheesy ("Woman of mine"), CVC loin d'être fermés de l'intérieur, s'en donnent à coeur joie. Ici, un riff accrocheur piqué à Squeeze en intro ("Mademoiselle"), là une basse vrombissante empruntée aux Jacksons (formidable "Good morning Vietnam") et de manière récurrente, une humeur très Earth Wind and Fire voire (hum !) Wings, qu'ils se font fort de reprendre dans le CD de reprises inclus dans l'un des pressages du disque.

Où comment ériger le mauvais goût et l'outrance au rang de coolitude absolue. CVC s'est auto-biberonné aux cigarettes qui font rire en écoutant les disques de ses parents, planeries Pink Floyd en tête. Heureusement, ils ont aussi été infusés aux Beatles et à la power pop ; ce qui nous sauve d'un esprit anémié. Rien de mineur (dans tous les sens du terme) au sein de ce disque dont les plus belles réussites ne sont pas qu'un peu l'émanation d'une obsession pour le sexe faible. Les meilleures chansons du disque outre celles citées ont ainsi pour noms "Hail Mary', "Sophie" et donc "Woman of mine" et "Mademoiselle". Sans oublier le finale Bolchoï de l'onctueux "Winston".

Qu'importe dès lors qu'une poignée de chansons sonnent plus anodines ; les infernales et déjà citées "Hail Mary", "Sophie", "Good morning Vietnam", la très cheesy "Woman like mine" qui lui est enchaînée dans un mix parfait mais aussi ce redoutable "Docking the pay" offrent toutes de salutaires et chaloupés grooves de basse.

Au delà de leur assurer un succès assuré en festival, la franchise "Get real, stay real!" est de celles qui vous pénètrent de leur apparente insouciance pour ne plus vous lâcher. Les couleurs criardes et saturées ont pris le pouvoir. CVC ? au fond à droite !
 
En bref : l'art d'enchanter les foules avec trois fois rien, de la bonne humeur, deux guitaristes et un chanteur hédoniste en diable. Le disque le plus chillé de l'année.
 

3 Comments:

Ju said...

Super album j'adore !

François said...

Merci pour cette découverte !

Nickx said...

Merci à toi François !