20 septembre 2022

Blondie - Against The Odds 1974-1982 (2022)


C'est au tour de Blondie de se fendre d'une somme qui relate la totalité de son matériel des années glorieuses d'avant le split. Une édition deluxe forcément hors de prix renferme les 6 premiers albums légendaires du groupe. Assortis et c'est là l'intérêt, de quatre albums regorgeant de (vrais) morceaux inédits ou rares, de prises alternatives (on adore) de chansons mythiques; de versions allongées (ou edit).

Universal a fait les choses bien en offrant une version expurgée du coffret pour ceux qui ont déjà tout le répertoire officiel. Pour une centaine d'euros le fan peut ainsi s'offrir Out In The Streets, Plaza Sound, Parallel Beats et... Blondie.

Où l'on s'aperçoit de l'éclectisme du duo créé par le couple Debbie-Harry / Chris Stein et de leurs premiers acolytes, les mythiques Jimmy Destri (claviers) Clem "je mets des roulements partout" Burke et le furtif mais essentiel premier bassiste Gary Valentine, responsable entre autres de "(I'm always touched by your) presence, dear" et co-auteur de "X offender" et "Kung fu girls". Pop, doo wop, reggae, rop, electro sont ainsi à l'honneur.

Les adorateurs d'un des groupes phares de la scène du CBGB ne boudent pas leur plaisir d'autant qu'une part non congrue (notamment l'album Plaza Sound) fait la part belle aux deux premières oeuvres produites par Richard Gotterher, Blondie  (1976) et Plastic Letters (1977). A la vérité, les véritables inédits ne sont pas si nombreux - on note quand même une étonnante reprise du "Moonlight drive" assez rentre-dedans des Doors et quelques autres certes plus mineurs. Mais le feu d'artifice demeure ces versions mises à plat de titres marquants. On note si on ne les possède pas déjà que les versions single de "X offender" et "In the sun" offrent non seulement des mix différents mais également un chant aux octaves inversés ("In the sun"). On découvre ravi "In the flesh" et son intro complète qui enrichit la version connue.

Surtout il y a ces prises raunchy de " A shark in jets clothing" et de "Kung fu girls" ou les synthés de Destri s'effacent au profit de pianos plus acoustiques et surtout d'une guitare de Chris Stein bien plus tranchante.

Même constat pour les nombreuses outtakes de Plastic Letters - il y en a 6 (5 hélas selon la couleur du vinyle qui privilégie soit la reprise des Doors soit "Kidnapper") ; il semble que rentrer 3' supplémentaires ait paru insurmontable aux concepteurs, quelle gabégie. Ainsi "Denis", "Bermuda triangle blues (flight 45) "I didn't the nerve to say no", "I'm on E", "Detroit 442" se voient-ils proposés avec plus ou moins de reverb, de parties de guitares, un chant issu d'une autre prise et encore et toujours ces étonnantes lectures acoustiques et dépouillés de Jimmy Destri.

Mais encore ? Les premières maquettes et versions de "Heart of glass" anciennement "Once I had a love" (dont on parvient vite à se lasser), ici une version espagnole de "Call me" là une italienne d' " Atomic" (rigolo), deux démos où le producteur Mike Chapman prend le chant (aucun intérêt), des versions instrumentales de titres de Parallel Lines ou du pas si mauvais Eat To The Beat. The Hunter (1982) est un peu délaissé mais qui s'en plaindra - on se souvient quand même que ce disque, chant du  cygne du Blondie première période, contenait le fabuleux "For Your eyes only" composé initialement pour le James Bond du même nom et inexplicablement mis au placard au profit d'une BO inepte.

Il y aussi plein de mix différents vus et corrigés par Chris Stein, un single mega rare "Yuletide throw down" avec le graphiste Fab 5 Freddy, une version extended de "Rapture". Bref : some like it hot, some like it blonde.

En bref : pour les amoureux du mythique combo new-yorkais, voici une somme unique et pratiquement exhaustive de ce que le grand groupe eut à offrir au cours de ses folles jeunes années. Version expurgée conseillée. Indispensable.



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