07 mai 2015

Kenny Rankin - Mind Dusters (1967)

On sait peu de choses sur l'américain Kenny Rankin, né en 1940 pas loin de New-York et mort en 2009 d'un cancer du poumon dans une relative ignorance, si ce n'est que c'était une bonne personne. On trouve tout juste une biographie rédigée en toute humilité par sa fille - on sait d'ailleurs que sa famille tenait une grande place dans son coeur, en témoignent le titre (Family) et la pochette de son deuxième album. Kenny Rankin c'était ce mec souriant et espiègle qui entre 1967 et 2002 a sorti quantité d'albums. C'est son premier, Mind Dusters, que nous allons écouter avec un peu plus d'attention ici.

Issu d'une famille de musiciens populaires ainsi que jazz, Kenny s'est tout naturellement inscrit dans cette grande tradition de songwritting à l'américaine, version picking et voix. Une voix qu'il a d'ailleurs angélique, et qui colle à la perfection à son jeu de guitare acoustique tout en délicatesse. Ce n'est d'ailleurs pas une surprise de retrouver Rankin crédité à la guitare sur le Bringing It All Back Home de Dylan en 1965. Et ce qu'on retient dans ce disque simple de seulement 33 minutes, c'est que pour l'époque, Rankin n'est ni dans les errances psychédéliques ni dans l'engagement politique. Il joue simplement de la "feel good" musique, avec classe et discrétion.




Comme c'était de coutume à l'époque, l'album contient de nombreuses reprises. "The Dolphin" de Fred Neil, "Tamborine Man" de Dylan, mais surtout l'immense "Song For A Winter's Night" de Gordon Lightfoot, ma préférée entre toutes. Ballade incroyablement chaude amplie d'amour, la version de Rankin n'a plus rien à voir avec celle de Lightfoot. Elle est sienne, il la possède. Mais il n'est pas en reste non plus sur ses compositions à lui. L'autre sommet du disque, "Peaceful", porte bien son nom. Quand les cordes et les cuivres annoncent la calme déclaration d'amour de Rankin à la vie, c'est inestimable.

Out of print depuis des années, il n'en existe en fait que deux pressages, un US en 1967 et un UK en 1968, qui ne demandent qu'à trouver acquéreur sur Discogs pour une poignée de dollars. A moins que, et ce serait bien le genre, Light In The Attic ne réédite le truc.

En bref : sans être le meilleur du monde, Kenny Rankin a offert en début de carrière une triplette de disque remplis d'émotions simples et de mélodies désarmantes. Avant Family et Like a Seed, ce Mind Dusters contient son lot de trésors pop sous-estimés qui ne demandent qu'à être redécouverts.





"Minuet", seul titre disponible en streaming, mais pas pire non plus :


 L'album en entier sur Deezer

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