06 octobre 2010

Year Long Disaster - Black Magic ; All Mysteries Revealed (2010)

A vrai dire, et outre le refrain très roboratif de "Love Like Blood", c'est surtout l'ascendance du leader guitariste-chanteur de Year Long Disaster qui a d'abord suscité notre curiosité.
Daniel Davies, le très convaincant bretteur et hurleur en chef - dans un registre très Perry Farrell pour les aiguës - n'est autre que le rejeton de monsieur Dave Davies, légendaire frère de qui vous savez - est-il encore utile de préciser le pédigrée de celui qui inventa le hard rock à lui tout seul, par le biais d'un ampli tailladé de coups de rasoir et d'un riff incandescent ("You Really Got Me" des Kinks ) ?

Black Magic... est le deuxième album de ce power trio qui commence à se faire un nom outre-atlantique. Formé à LA, Year Long Disaster, sous des visuels cabalistiques, sert un metal assez finement ouvragé, même si conventionnel dans sa forme. Les batteries sont sèches, les guitares non overdrivées ; le registre est moins au pantacourt moule-burnes façon Twisted Sister, qu'au fute jeans passe-partout. 
En fait l'affaire évoque davantage une sorte de The God Machine contemporain, l'imagerie occulte aidant beaucoup, il est vrai ; et ça n'est pas plus mal.

De bonnes chansons sont écrites ici ou là ; on croit de temps à autre reconnaître certaines intonations coissantes du père ("Sparrow Hill", "She Told Us All), et les influences plus classiques revendiquées sont indubitablement Led Zeppelin ("She Told Us All") et Lynyrd Skynyrd ; c'est du reste ce que Daniel reconnaît en interview. Le groupe devra sans doute trouver une identité, une écriture qui lui permettront d'émerger durablement au-dessus de la mêlée de la cohorte indé, afin de s'affranchir sans difficultés du genre métal, quelque peu réducteur s'il en est.
Mais comme il n'est point question ici de parodies boogie chiantes façon AC/DC (The Darkness ou autres Airbourne), on imagine à ces zozos là un futur plus conforme à des talents façon ...Trail Of Dead, dussent-ils gagner en profondeur.


En bref : les Kinks refont parler d'eux par le biais du fils/neveu. Un album de pop métal qui à défaut d'être novateur, est tout à fait engageant et prometteur.




le site et le Myspace

"Love Like Blood" :

6 Comments:

M.Ceccaldi said...

Maître Capello avoue son ignorance : c'est quoi une guitare non overdrivée ?
mais quand même, je me permets de ramener ma science : c'est Link Wray qui le premier sature le son de sa guitare avec son ampli, en enfonçant dedans un stylo.
à écouter en ce moment : la reprise de Killing floor du grand Howlin' wolf par les Morlocks, avec le riff de "really got me" revisité.

signé : Maître Capello, en moule burnes, et qui assume (et d'ailleurs les twisted swister étaient laids et transgenres avant l'heure, bien plus dérangeants que les guignolos satanistes du métal d'aujourd'hui)

Nickx said...

Une pédale overdrivée permet, comme son nom l'indique, d'aller plus haut, plus fort, plus brutasse, d'avoir un son bien épais, ce qui n'est pas le cas chez YLD !

Je parlais de hard rock, très cher maître ; Link Wray n'ayant à ma connaissance jamais oeuvré dans ce genre musical, il est forcément hors concours dans le sujet qui nous occupe !

Concernant l'invention du hard, les écoles divergent : est-ce Jeff Beck au sein des Yardbirds, Lennon et Harrison sur le riff assassin de "Helter Skelter" !

Pour beaucoup, et j'en suis, l'affaire démarre dès 1964 (déjà, date antérieure), avec le riff de "You Really got Me" qui sera recyclé sur moult hits des Kinks ("All Day And All Of The Night", "I Need You", j"en passe et des plus saturés") !

Riff qui ne serait rien sans le déchirage en règle de la membrane de son ampli par Dave Davies, qui lui donne ce son crade et heavy, particulièrement novateur à l'époque, et à ma connaissance absent chez Link Wray, d'obédience plus rock'n'roll !

Bises

PS : je savais que mon hommage aux divins Twisted Sister allait réveiller le fan qui sommeille en toi !

Sachons rendre grâce à Dee Snider, à défaut d'avoir enregistré des disques marquants, d'avoir oeuvré à son niveau, à combattre la connerie ambiante des sénateurs US d'époque, qui influencés par leurs femmes bigotes, voulaient acoller un sticker ou un parental warning sur à peu près n'importe quel disque moule-burnes d'alors !

Ju said...

Ce que j'adore c'est que Nickx n'a même pas besoin de Wikipédia pour rédiger un commentaire comme celui-ci.. Freaks !

M.Ceccaldi said...

Bon allez tu as raison
mais s'agissant des bricolages d'ampli pour saturer le son c'est bien link Wray le prems, de la même manière que les Sonics trafiquent leur mediator pour salir le son. Après tout ça ne sonne pas aussi heavy que le riff des kinks, ok, ok.
et puis je dirais une dernière chose : i waaannnaaaa rock ! i want TO rock !

Nickx said...

Ben tiens, je vais te faire une confidence : j'ignorais jusqu'à l'anecdote du Wray ; en revanche, celle de Dave Davies est beaucoup plus connue !
Et puis là n'est pas le problème, puisque nous avions tous deux raison, mais ne parlions pas de la même chose (je parlais juste d'invention du son hard par le biais d'un gimmick que nous décrivons tous deux)

Et permets-moi à mon tour cette autre saillie :

Be CRUUUUUUUUEEEEEL to your SchOOOOOOOOOOOOOOL !

Come out and Plaaaaaaaaaaaaayyyyyy !

Ju said...

J'ai enfin écouté ce disque. Je m'attendais à du métal hard-core et en fait c'est tout doux ( :

Pas mal même, ça me rappelle The Black Mountains par moments..

Cool !