11 juillet 2023

Nathan Fake - Drowning In A Sea Of Love (2006)

C'est l'histoire d'un destin qui bascule. En 2004 celui de Nathan Fake jeune producteur électronique dans le vent l'est par le biais d'un remix, celui de James Holden de 2004, producteur et DJ créateur du label Border Community qui abrite certains des morceaux de Fake adoubés par les clubbers. "Outhouse" notamment.

"The sky was pink" formidable boucle lancinante se voit étirée pendant plus de 10 minutes dans une version de pure trance qui asseoit l'avenir et le succès de Nathan Fake.

Il n'en fallait pas plus pour que ne soit attendu au tournant le premier long format du natif du Norfolk. Celui-ci faisant la part belle à des  divagations rêveuses et à un minimalisme de bon aloi rappelant le meilleur du jeune Aphex Twin, qu'il s'agisse d'un midtempo ('"Grandfathered", "You are here") ou que celui-ci s'accélère ("Superpositions"). Nathan Fake est loin de se rêver en roi des dancefloors - il réfute et refuse toute activité de DJing par exemple- use de textures sonores qui lui sont chères, celles rêveuses d'un Boards Of Canada par exemple ("Charlie's house"). Son boulot et dada reposent davantage dans la production de morceaux planants et instaurateurs d'ambiances Warpienne.

Bien sûr, "The sky was pink" dans sa version première et simplifiée de 4'51'', figure sur ce disque et se suffit à elle-même. Ce qui accrédite le sentiment de légitimité de Fake qui regrettait qu'à ses débuts, le public parfois ne lui demande LA version qu'il connaissait à savoir celle de Holden tant sa propre version ne semblait aux auditeurs qu'un embryon ou la gestation du tube. Cruel quiproquo auquel l'album qui nous occupe rend justice.

Depuis Nathan Fake sans rentrer dans le rang, a un peu moins fait  parler de lui mais a quand même sorti 5 autres albums dont Crystal Vision  en 2023 et a commis nombre de remixes ;  Radiohead figurant notamment dans son tableau de chasse.

A l'image de sa candide et hédoniste pochette ; l'art de Nathan Fake est tout sauf tape-à-l'oeil. Malgré son patronyme, Nathan Fake ne feint ni ne simule ; il n'est qu'amour.

En bref : le premier et réussi album d'un jeune talent de la house et techno anglaise. Qui ne se rêvait pas en architecte des dance-floors mais a néanmoins pondu une poignée de scies contagieuses dont l'affolant "The sky was pink" qui figure ici.
 

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