29 avril 2014

Mac DeMarco - Salad Days (2014)

3ème album studio pour le jeune canadien de 23 ans, Salad Days entend surfer sur la douceur d'un flegme emprunt d'oisiveté et de sérénité. Exaltant un cadre autrement plus chaleureux mais non moins majestueux que celui de sa natale Colombie Britannique, Mac DeMarco livre un disque accessible et mélodique, où la simplicité des arrangements se fond dans un songwrigting agréablement épuré.

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28 avril 2014

Little Joy - S/t (2008)


A l'époque ce disque avait été présenté comme un simple side-project des Strokes au moment où ces derniers battaient de l'aile. On avait fait tout un foin sur les tensions qui déchiraient la formation new-yorkaise, et la participation du batteur Fabrizio Moretti à l'album qui nous occupe avait été vue comme une véritable trahison. Maintenant que l'eau a coulé sous les ponts et que l'on sait que la bande à Casablancas ne retrouvera plus jamais sa superbe, il est temps de revenir sur ce disque injustement oublié qui méritait bien mieux que ça.


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27 avril 2014

Poemss - Poemss (2014)

Bel et étrange album que celui de Poemss. L'objet commence par présenter plusieurs images du dédoublement. Il y a d'abord ce double S, ce double chat, ces doubles paires d'yeux. Un coup d’œil au tracklisting et apparaissent les titres "Heads on Heads", "Gentle Mirror", "Hall of Faces". Et puis, à l'écoute, une chose frappe d'emblée, c'est la présence de ces deux voix opposées, et par-delà, la place qu'elles occupent dans ces espaces électroniques curieux et composites et le lien qui se noue et se dénoue entre elles.


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22 avril 2014

The Smiths - Meat is Murder (1985)

The Queen is Dead (86) qui lui succèdera est généralement considéré comme le meilleur des Smiths, à cause de son infernale chanson-titre ou de splendeurs nommées "Bigmouth Strikes Again" ou encore "There Is A Light That Never Goes Out'". Pourtant, ce disque également mythique sent déjà la fin, la redite sous certains angles (le très fade "The Boy With The Thorn in His Side"), et brille surtout par les singles qui balisent l'album.
On préférera s'attarder sur ce 2ème LP enregistré à la dure, loin de tout lors d'un rugueux hiver scandinave, dans lequel le groupe livre son premier manifeste d'importance, après le fantastique Hatful of Hollow (84), brillante collection de singles, alternate takes et morceaux inédits. Et qui reste à ce jour l'album le plus vendu du groupe.

Johnny Marr tient toujours le leadership musical, et l'on trouve pèle-mêle un infernal et savant open tuning balayé de Flanger sur "Headmaster Ritual", des shuffle mâtinés de rockab ("Rusholme Ruffians", "Nowhere Fast"), une ballade pluvieuse aux accords mélancolique sublimes ("Well I Wonder"), une chevauchée haletante jouée à contre-temps ("What She Said"), un incroyable morceau aux relents funky où l'excellente et pas encore totalement intoxiquée paire Rourke/Joyce fait merveille ("Barbarism Begins at Home"), dont le groove aura sans doute plus qu'inspiré la future scène mancunienne, Stone Roses en tête.
Et aussi un morceau lent, funèbre et beau ("That Joke isn't Funny Anymore") au feeling adéquat, et le morceau de bravoure du disque qui donne son titre au disque, la complainte végétarienne - nous y revenons - aux plus beaux vagissements et barrissements synthétiques entendus depuis le The End... de Nico.

Là est tout le savoir-faire mélodique d'un groupe qui habilement a toujours revendiqué un boycott des synthés, mais a toujours su distiller avec parcimonie telle note de piano, tel clavier ou orgue discret en guise d'enluminure à ses arpèges de six-cordes ou 12 cordes.
D'ailleurs, est-il utile d'insister encore sur ce subtil et créatif guitariste sans véritable équivalent pour son époque (à part peut-être Maurice Deebank de Felt) que fut Johnny Marr au sein des Dupont mancuniens, digne héritier des rois de la Rickenbacker 12 cordes - à ce titre on peut difficilement occulter l'héritage de la scène folk west-coast et ses plus emblématiques lieutenants Byrds et Love.

Et Morrissey ? Le vocaliste si délicieusement maniéré et perché, déjà redoutable parolier et dépositaire de cette touche insulaire et sociale sans doute plus vue depuis Ray Davies et Paul Weller (à l'exception sans doute des brûlots punk du Clash et des Stranglers), est en grande forme. C'est bien entendu à lui que l'on doit ce détournement de cliché Guerre de Vietnam, sur lequel l'original "Make War Not Love" deviendra la végétarienne et hautement provocante déclaration d'intention  "Meat is Murder".
C'est évidemment sa plume exclusive qui évoque le rejet sarcastique presque Dickensien de l'institution scolaire, où l'on devine poindre les châtiments corporels encore d'actualité dans les années 70.  Où les maîtresses d'école sont ici comparées à des "belligerant ghouls".
On oublie généralement sur Meat is Murder les chroniques urbaines homo-érotiques qui parsemaient les premiers singles, Morrissey brandit pour le coup sa carte du parti Travailliste, et bien avant de déclarer qu'il souhaite la mort de Thatcher et de cette monarchie britannique qu'il exècre, s'en prend violemment aux aliénations dont les plus sournoises sont véhiculées au sein même du foyer, les inénarrables "A crack on your head is what you get for not asking / A crack on your head is what your get for asking" ("Barbarism....").

La violence urbaine est aussi conviée à travers ce meurtre perpétré dans le quartier de Rusholme à Manchester lors d'une fête foraine, décor récurrent de la violence insidieuse au sein des textes de Morrissey ("Rusholme Ruffians").
Et puis bien sûr, le slogan définitif et péremptoire comme tout ce qui traite de la chose animale, ce "Meat is Murder" qui mit en son temps le feu aux poudres, entreprit de creuser un peu plus les tensions embryonnaires entre Morrissey et son groupe, et contribua sans doute à l'incompréhension du brillant combo mancunien, qui évoquait pourtant là un thème plus seulement insulaire ou local mais universel. Il est amusant de noter qu'à posteriori ces dérangeantes sonorités animalières seront réutilisées, appropriées par d'autres musiciens.


Alors, on peut manger de la viande tout en se délectant longtemps après de ce disque âpre et qui aura marqué son époque.

En bref : album générationnel et plus gros succès du groupe outre-Manche, Meat is Murder synthétise l'originalité sans faille d'un des derniers grands duos de la pop anglaise, constituée de l'acidité des mots de Morrissey et des musiques charnelles et (ici) sexy de Marr.



 "Barbarism Begins at Home" :
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"Headmaster Ritual" :



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Jello Biafra and The Guantanamo School of Medicine - 18/04/14 le Paloma (Nîmes)



Une légende au Paloma, une de plus : absolument inconcevable de rater l'une des rares dates françaises de leur maître à tous, j'ai nommé le plus fou, le plus irréductible, le plus important des activistes hardcore (et au-delà) américains, j'ai nommé l'âme des défunts et mythiques Dead Kennedys, monsieur Jello Biafra et son nouveau groupe l'Institut Médicamenteux de Guantanemo, on apprécie la volée !


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18 avril 2014

Clément Bazin - Night Things (2014)

Si vous n'avez pas encore découvert le magnifique EP de Clément Bazin intitulé Night Things et paru au crépuscule de l'année 2013, le moment de rattraper votre retard n'est pas encore entériné. Auteur d'un album petit format mêlant chaleur et sueur à une froideur électronique composite, le parisien signe une œuvre radieuse dont la formule parfaitement sucrée n'est que le camouflet d'une structure déséquilibrée prête à s'emporter au moindre coup de vent.


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Festival This Is Not A Love Song - Paloma de Nîmes du 29 au 31 Mai 2014



Pour la deuxième fois de son existence, la SMAC de Nîmes le Paloma organise en association avec Come On People le festival This Is Not A Love Song et l'on peut dire qu'ils ont mis les petits plats dans les grands. Une programmation indé de qualité dans le Gard on en rêvait et c'est maintenant chose faite. Jugez-en du peu : sur trois jours et dans un cadre pour le moins agréable les festivaliers pourront assister à des concerts gratuits en journée (de 15h à 18h) sur la scène extérieure puis choisir entre les deux autres scènes à partir de 18h30 pour le plus gros des hostilités.

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02 avril 2014

Real Estate - Atlas (2014)


3ème disque long format des américains, Atlas souffle en nos oreilles le vent de la sérénité. Paisible et relâché comme à son habitude, la bande du New Jersey met son flegme au service d'une pop pacifique et libérée de toute idée noire. C'est bien connu, la musique adoucit les moeurs. Celle-ci peut être plus que les autres...


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01 avril 2014

Rock and Roll Hall of Fame - les 40 ans, nouvelles entrées


 les sculptures de guitare du Rock and Roll Hall of Fame

Nul amateur de musique qui rocke ne saurait ignorer cette vénérable académie qu'est le Rock and Roll Hall of Fame, créée il y a maintenant plus de 30 ans, et qui chaque année intronise au cours de cérémonies très solennelles de nouveaux venus parmi les noms ronflants de cette musique binaire qui nous fait vibrer.

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