31 mars 2011

Okkervil River - I Am Very Far (2011)

Ca doit bien faire deux ans que je ne vous ai pas parlé d’Okkervil River. Il y a bien eu l’aide à Roky Erickson l’année dernière mais ça ne m’avait à vrai dire qu’à moitié convaincu. Et bien que la bande texane prenne petit à petit de l’importance dans le paysage indé (grâce entre autres aux collaborations avec The New Pornographers ou Norah Jones), on ne lit pas grand-chose sur le web français au sujet de ce nouvel album (qui ok ne sortira que le 9 mai), à part ce qui est marqué dans le dossier de presse : "Cet album est un tournant !". Est-ce vrai ?

Ce qui est sûr c’est que Will Sheff reste un songwritter. Du genre à écrire un album au papier et au crayon, isolé au milieu de nulle part dans la maison de ses grands parents. C’est après et seulement après que le "collectif" se met en branle et que le backing band intervient. Ses textes restent très mystérieux, très personnels et souvent violents. Les morceaux qui vont avec aussi. Okkervil River a su garder son côté romantique (gothique ?) et ça c’est bien. L’émotion qui se dégage d’un "White shadow waltz" en est le témoin. Profond, étrange et effrayant, il représente au mieux ce que le groupe essaye de faire.


Le son est en effet dément, enregistré en une prise à 13 personnes dans un salon. Jusqu’à 2 batteurs, 2 pianos, 2 basses et 7 guitaristes en même temps ! Cette configuration donne lieu à des finals monumentaux, comme celui du parfait premier petit single "Rider", petit frère du "Lost coastilines" de The Stand Ins. Pareil pour les pianos de "We need a myth", déjà troisième très bonne piste de ce disque. J’ai déjà retrouvé le Okkervil River que j’aime.

Le reste est assez calme. Tel la sublime ballade "Hanging from a hit", le perché "Show yourself" (Will Sheff aime Fleetwood Mac) ou la pop californienne "Your past life as a blast". Et plein d’autres trucs. A noter que le (laid) artwork a encore et comme toujours été réalisé par l’artiste Will Schaff, à une lettre près..

En bref : suffisamment riche, à la fois morose et joyeux, le nouvel Okkervil River n’effectue pas vraiment de tournant. Ils gonflent juste un peu leurs instruments au risque de paraître grotesques, mais le font avec une telle émotion que la pilule passe. Moi je dis oui.




Le Myspace et le site officiel

A lire aussi : l’interview de Will Sheff (2008), la chronique de The Stand Ins, la chronique de The Stage Names

"Wake and be fine" :



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Capush + Edible Woman + Gablé à La Dynamo (Toulouse), le 30/03/11


La Dynamo, lieu culturel incontournable de Toulouse, fêtait hier soir son premier anniversaire. Pour l’occasion, trois groupes aux univers distincts étaient invités pour une soirée tant électrique qu'éclectique.

Capush : (post-rock, expérimental)
Le trio d’Annecy (guitare/synthé, basse, batterie) était le premier à ouvrir la soirée. Outre un sens de l’humour certain et un goût vestimentaire atypique (le chanteur/guitariste portait le kilt), Capush distille un post-rock teinté d’electro et de mélodies pop particulièrement adepte des expérimentations sonores.

Myspace, site officiel

Edible Woman (noise, instrumental, punk)
Trois ans après leur premier passage à Toulouse, les italiens d’Edible Woman remettent le couvert avec un troisième album, Everywhere At Once, plutôt bien accueilli par la critique. Le trio (basse, clavier, batterie) délivre une folle énergie sur scène, portée par le chanteur principal, sorte de dandy, chapeau vissé sur la tête et chemise rouge, semblable au Jemaine des Flight Of The Conchords. Pas de guitare ici mais la basse a une vraie présence et s’en donne à cœur joie sur une rythmique soutenue et les sonorités vintages du synthé. Si le live commence en instrumental, le chant fait rapidement son apparition d’abord calme avec un timbre érayé à la Neil Young puis furieux avec un côté punk très prononcé. Edible Woman commence alors à captiver par ses rythmiques accrocheuses et son set en crescendo, suscite le headbanging du public, et séduit par son groove phénoménal.

Myspace

GaBLé (electro-folk, bidouillage)
Déjà six albums au compteur pour le trio caennais, signé sur le label britannique Loaf, et une reconnaissance en pleine expansion. Très attendu par le public toulousain ce soir, GaBLé nous plonge d’entrée de jeu dans son univers débridé. Les trois trublions, adeptes du bidouillage en tous genres, ont livré un set à la hauteur de leur dernier album CuTe HoRSe CuT : tour à tour joyeux, inquiétant, bruitiste et explosif. Les morceaux s’enchaînent comme un immense puzzle dont les pièces ne dépassent rarement les deux minutes, dans un assemblage de samples éclectiques que le trio diffuse à l’aide de lecteurs de cassettes placés devant les micros. GaBlé est capable d’envoyer la cavalerie lorsqu’on s’y attend le moins à grand coup de beats electro, d’un chant inspiré du rap et de percussions. Au milieu de ce délire foutraque, le combo intercale quelques ballades où les trois voix s’unissent pour raconter une histoire avec une prestance théâtrale hors-pair.

Myspace, site officiel et site du label.

GaBLé, "Drunk fox in London" :



La Dynamo : site officiel, myspace

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30 mars 2011

Koreless - 4D / MTI (2011)

En 2010, Koreless a commencé à se faire un nom en délivrant au compte-gouttes quelques morceaux, dont un magnifique remix de "The Look", de Jacques Greene. Il y révélait une sensibilité exacerbée et un penchant prononcé pour l’hypnose et les introspections nocturnes, dans un esprit minimaliste proche de ce que produit Mount Kimbie. Relativement inadaptés aux clubs, ses travaux se destinent avant tout à une écoute au casque, seul moyen d’en apprécier toutes les textures. Soutenu entre autres par Gilles Peterson et Benji B de la BBC, cet Ecossais de 19 ans a sorti il y a quelques jours son premier single officiel sur le label Pictures Music.

D’un point de vue formel, rien ne semble distinguer Lewis Roberts du tout-venant de la bass music britannique. Les rythmiques 2-step et les synthés utilisés sont assez banals. Quant aux vocals, rien de neuf à l’horizon puisque "4D" déroule un sample de Kelis, exactement comme le "CMYK" de James Blake. C’est d’ailleurs selon moi la principale faiblesse du maxi, les voix n’apportent rien à l’affaire et auraient même tendance à pourrir les instrumentaux de porcelaine sculptés par le jeune étudiant en art de Glasgow. Heureusement, elles ne sont pas trop intrusives et n’empêchent pas de goûter la délicatesse de cette électronica sauce 2011, guidée par des basses nettes et précises et des pads mélodiques carillonnants à la Four Tet.

Sans impressionner autant que certaines de ses prods de l’année dernière (en particulier la magique "Up Down Up Down", disponible gratuitement ici), "4D" et "MTI" cristallisent tout ce qui fait l’originalité de Koreless, à savoir ce numéro d’équilibriste entre vie vécue et rêvée et une sorte de sérénité fragile, comme menacée de disparaître, happée par la noirceur de la nuit.

En bref : un gamin de Glasgow sort un premier maxi de bass music pour somnambules qui réjouira les amateurs de Mount Kimbie.



Koreless sur Myspace, Soundcloud et Twitter
Le site de Pictures Music

A lire aussi : Mount Kimbie - Crooks & Lovers et Jacques Greene - The Look (2010)

Les deux titres mis en images par Miguel Bidarra avec des extraits du film de Julian Schnabel, Le Scaphandre et Le Papillon :



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Genius Of Time - Drifting Back / Houston We Have A Problem (2011)

Après deux remarquables maxis sur Aniara Recordings, les Suédois de Genius Of Time sont les invités de la prestigieuse série du label hollandais Clone, Royal Oak, succédant ainsi à une belle brochette de talents, parmi lesquels Space Dimension Controller ou Reggie Dokes. Un choix pas franchement étonnant, puisque les productions chaudes et jazzy du duo entrent parfaitement dans le cahier des charges de la collection. Autant dire que ceux qui cherchent l’innovation à tout prix passeront leur chemin sans plus tarder. Sans sonner rétro, Drifting Back est d’un classicisme total, et chacun de ses trois morceaux reprend un poncif entendu mille fois depuis 15 ans sur des disques de la catégorie.

Le morceau-titre, d’abord, avec sa petite ligne de piano en boucle, cite quasiment Moodymann dans le texte. Seules les petites voix qui émergent à mi-parcours rappellent "Same Old Place", le meilleur titre de Genius Of Time, paru sur leur premier disque. "Houston We Have A Problem" met un paquet de temps à démarrer, mais passées les emmerdantes trois premières minutes, l’inévitable trio basse funky / nappes / congas fonctionne à plein régime et dessine les contours d’une house sereine et rayonnante comme l’affectionnent les Scandinaves - à noter que la ligne de basse et la voix sont tirées d'une chanson de Whitney Houston, "Million Dollar Bill". Enfin, "Juxtapose" fait un détour par le broken beat, mais se contente de dérouler de jolis samples de cordes sur une rythmique assez anodine.

En bref : avec un classicisme total et un sens inné de l’élégance, ces Suédois produisent l’une des meilleures deep house en Europe à l’heure actuelle.



A lire aussi : Genius Of Time – Gliese 581g (2011)





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29 mars 2011

Concours - Le Disquaire Day, la fête des disquaires indépendants


Avec le retour des beaux jours et du printemps, vibrons en musique et redécouvrons nos disquaires de quartier, ces boutiques cachées dans votre rue entre la laverie et la boulangerie ou l’épicerie et le primeur...Le Disquaire Day existe depuis 2007 aux Etats-Unis et en Angleterre sous le nom du Record Store Day, évènement majeur où tous les artistes s’investissent en faveur des disquaires indépendants. Cette année, le samedi 16 avril 2011, les disquaires ainsi que les artistes français ont décidé de rejoindre le Disquaire Day. Les disquaires participants vous proposeront des vinyles inédits ou collectors en édition limitée mais également de nombreuses animations dans leurs magasins, mini concerts, rencontres, dédicaces, expos etc…

A cette occasion, Dodb vous propose un concours un peu particulier. Pas de question piège cette fois, le but est simplement de nous envoyer UNE photo de VOTRE collection de disques. Les plus belles photos seront diffusées sur le site et recevront un disque en cadeau. A présent c’est à vous de nous faire partager votre passion !

Photos à envoyer en .jpg à contact@desoreillesdansbabylone.com avant le vendredi 15 avril avec vos coordonnées postales.

Le site de l’événement

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28 mars 2011

Dick Rivers - L'? (1969)


Fascinante cuvée que cette incroyable année 1969, qui offrit des grands disques connus ou inconnus, à la pelle. Etonnant aussi ce chiffre sept, très souvent vecteur de certaines oeuvres majeures dans les discographies (liste à disposition).

Dick Rivers en est donc déjà à son septième long format lorsque paraît en 1969 ce très curieux disque qui sera complètement boudé par le public ce qui lui confèrera un statut d'album culte des années plus tard.


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Concours - Echo Orange Festival, places de concert à gagner


Après une année de programmation hyperactive à Lyon et en pays francophones, le tout jeune label Echo Orange associe son pouvoir Pop à l'énergie Rock n' Roll du Clacson (69) pour proposer son premier festival. Le Festival Echo Orange rassemblera pendant 3 jours la crème de la pop et ses dérivés : Rock, Folk, Garage. La soirée sera articulée autour de groupes du label, de groupes proches du label, et de têtes d'affiche (non moins proches). Les Hushpuppies viendront en ouverture présenter leur album fraîchement sorti : The Bipolar Drift. Ils seront accompagnés par The Rebels of Tijuana et leur second EP, marquant un retour vers le français et l'esprit yéyé 60's. Le vendredi, la folk pop impeccable de The Invaders viendra se confronter à Vandaveer, dont l'album sortira quelques jours plus tôt. John & Jehn termineront cette soirée avec l'envie de marquer aussi fortement les esprits que lors de leur dernier passage à Lyon. Enfin, le samedi, trois perles Pop, Da Brasilians, Eldia & A*Song clôtureront le festival dans une quête de la chanson Pop parfaite.

Dodb et Echo Orange souhaitent vous faire gagner une place par soirée. Pour cela c’est très simple il suffit de répondre à la question suivante :

Quel est le nom du premier Ep des Rebels Of Tijuana ?

Avant le mardi 12 avril et d’envoyer vos réponses à contact@desoreillesdansbabylone.com avec le soir qui vous intéresse le plus. Bonne chance à tous.

14 avril // Hushpuppies, The Rebels of Tijuana
15 avril // John & Jehn, Vandaveer, The Invaders
16 avril // Da Brasilians, Eldia, A*Song

14 euros sur place, 12 en prévente, 10 euros abonnés (Clacson // Echo Orange)
Pass 3 jours : 30 euros

Préventes Digitick et lien Facebook de l’événement, à faire tourner





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26 mars 2011

Vessels - Helioscope (2011)

Trois ans après White Fields And Open Devices et une tournée avec Oceansize, le quintette de Leeds nous revient avec un second album studio d’une précision redoutable, à l’image de sa pochette (superbe illustration de Luke Drodz). Enregistré à Dallas, toujours sous la patte experte de John Congleton (Explosions In The Sky, Maserati, This Will Destroy You…) et signé sur le petit label Cuckundoo, le disque révèle enfin un groupe au talent incontestable dans la droite lignée de Do Make Say Think et Broken Social Scene.

Une fois la première piste lancée, on se dit avoir affaire à un énième groupe de post-rock mais il serait beaucoup trop réducteur de classifier Vessels dans cette catégorie devenue le fourre-tout des formations de rock instrumental. Car Helioscope est à la croisée de plusieurs styles (alternatif, math-rock, indie, ambient) et parvient à nous tenir en haleine sur ses neuf titres – de longueurs variables – en alternant entre fureur à la force tellurique et interludes aériens. Aucun des morceaux ne s’étire jusqu’à l’ennui, tous captivent par leurs sautes d'humeur et leur soudain penchant à déconstruire l’harmonie instaurée. Le quintette est habile aussi bien dans la construction de thème planants que dans les riffs de guitares répétitifs et viscéraux exécutés la tête dans le guidon, dignes d'un Maserati.


À force d’écoutes, la musique de Vessels révèle toute sa sophistication grâce, surtout, à une section rythmique dantesque omniprésente d’un bout à l’autre. Le jeu nuancé de Martin Teff, souvent rejoint par Lee J. Malcolm, également guitariste, élève chaque morceau dans un trip jouissif et groovy. Déjà massive sur l’introductif "Monoform", elle prend des airs de cavalcade sur l’heavy "Art/Choke". Les synthés sont aussi largement à l’honneur, souvent triturés à l’extrême ("Monoform") ou simplement oniriques comme sur les arpèges d’ouverture de "Meatman, Piano turner, prostitute" en parfaite harmonie avec la voix suave du songwriter Stuart Warwick (Jacob’s Stories) invité pour l’occasion.

Vessels prend le temps d’intercaler des morceaux atmosphériques au développement progressif. Le plus réussi est, sans aucun doute, "All our ends" avec ses arpèges voluptueux de guitare, ses harmonies de voix – l’ombre d’Efterklang n’est pas loin – et son final aérien en crescendo où les éclats de batteries fusent de tous côtés ; les 8 meilleures minutes du disque ! Ces moments surgissent même à l’improviste entre deux thèmes furieux ("The trap") de manière à retarder l’explosion finale ou constituent un unique morceau : "Heal" avec ses nappes éthérées, si chères à Hammock, et son drone progressif. Les cinq musiciens savent donc relâcher la pression avant un soudain regain d'intensité.

En bref : malgré quelques petits airs de déjà entendu, Helioscope est un disque dynamique et nuancé qui fait de Vessels un groupe à suivre en espérant qu’il parviendra à transcender ses influences par la suite en larguant les amarres pour de bon.




"The Trap" en live au studio Abbey Lodge :



"Recur" :



"Meatman, Piano Tuner, Prostitute" (feat. Stuart Warwick) :



A noter : Vessels sera de passage en France pour 2 dates à ne pas manquer :
- dimanche 8 mai : L’International, PARIS
- lundi 9 mai : Le Saint Des Seins, TOULOUSE

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25 mars 2011

Of Montreal - The Controller Sphere (2011)

Les Of Montreal font partie de ces groupes – bien trop rares – qui vous transportent dans un univers qui pourrait se situer pile sur la frontière illusoire entre monde réel et magie. Réels ils le sont bien, mais à l’écoute de leur musique c’est un monde imaginaire qui se décline où l’on part cueillir des framboises à dos de licorne avec Kevin Barnes, le chanteur du groupe. Cette magie réside également dans la multiplicité des idées déclinées à travers leurs chansons : un même sujet tel que l’amour est vécu de façons différentes d’un titre à l’autre. Ainsi, l’on prête oreille à l’amour possessif ("Gallery Piece" sur Skeletal Lamping) ou à l’amour charnel, que l’on devine libertin, ("Plastis Wafers" sur le même album). C’est comme si le choix n’existait pas et que toutes les formes d’amour et de vie pouvaient se décliner dans une seule et même existence.

Mais le choix est bien présent dans la vie des Of Montreal comme dans la nôtre, et l’Ep The Controller Sphere semble en être le symbole. En effet, trois de ces titres auraient dû figurer sur le précédent album False Priest mais on été retirés à la dernière minute. Mais il faut ici considérer le choix avec relativisme, puisque tous les titres nous sont finalement offerts et ce que Kevin Barnes considère comme une trilogie (Skeletal Lamping, False Priest et cet Ep) achevée en trois petites années.


Placé en tête de ce nouvel album, on trouve le tout à fait surprenant et très apocalyptique "Black Lion Massacre", cinq minutes de bidouillages rythmiques à la modernité presque trop poussée et un chant de robot à l'exact opposé de la voix habituellement pop de Kevin Barnes. Ce morceau intrigue, dérange et ne plaît pas vraiment à l'oreille mais on sait les Of Montreal capables d'aller d'un extrême à l'autre en passant par d'innombrables variations sur un même Ep ou album, alors on poursuit l'écoute.

Et l'on a bien raison puisque après cette entrée en matière difficile, nos oreilles s'épanouissent au son de deux compositions dignes de False Priest ("Flunkt Sass vs The Root Plume" et "Holiday Call") mais peut-être plus poussées dans ce que l'on pourrait appeler une métaphore sonore du n'importe quoi. Car, oui, la cohérence est parfois difficile à trouver dans la musique des Of Montreal mais on ne lui accorde que peu d'importance, écrasée qu'elle est par le flot d'émotions que suscitent de tels arrangements. "Holiday Call" nous entraîne dans le calme voluptueux que l'on avait tant apprécié sur False Priest et ce pendant huit minutes où l'on s'approche au plus près du plaisir que la musique nous offre bien rarement.

Et puis arrive le titre phare de cet Ep : "L'Âge d'or" dont le titre français évoque la mythologie et donc ce printemps éternel qu'était le premier âge de la création. On a là l'impression d'écouter une transposition moderne de cette période : bonheur simple jamais entaché et accentué par les déclamations sexuelles de Kevin Barnes. Libidineux sans être vulgaires, les Of Montreal réussissent encore une fois le pari de nous rendre l'amour charnel dénué d'obscénité, beau dans sa simplicité.

"Slave Translator" s'inscrit dans cette même lignée pour clore un Ep comme une promesse du talent éternel des Of Montreal.

En bref : on pourrait croire à une suite logique de False Priest et Skeletal Lamping mais cette trilogie trouve son apothéose, entre évolution et simple beauté, où le sublime dépasse la simple cohérence des instruments.





Le Myspace et le Site Officiel

A noter que L'Ep sortira le 26 Avril et sera accompagné du livre d'art What's Weird regroupant des illustrations de David Barnes, le frère du chanteur et créateur des pochettes du groupe.

"The Holiday Call" :



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South By Southwest SXSW 2011, Austin, Texas, 15-20 mars


Alors, c’est comment un South By Southwest ? Et bien on s’en serait douté, c’est énorme. Et quand je dis énorme, je veux dire monstrueux, gigantesque, gargantuesque même. Une fois écoulées les bonnes 14 heures de déplacement depuis Bordeaux jusqu’à Houston, puis les 4 heures de route jusqu’à Austin, on se retrouve à récupérer son précieux sésame, et à prendre en main un programme qui dépasse l’entendement. Et là un choix s’impose, choisir (et donc renoncer) des groupes que l’on veut voir, ou se laisser aller au gré des rues, des rencontres et des intuitions. Vous vous doutez bien qu’on a choisi la deuxième option. On n’a pas été déçu.


Avant toute chose il s’agit de bien s’imprégner. Un premier feu de camp en compagnie de The Mighty Zorgon, l’un des nombreux groupes locaux, et déjà la fièvre du Texas nous gagne. Ici ça n’est pas compliqué, c’est comme si chaque personne que l’on rencontre joue (ou a joué) dans un groupe (ou plusieurs). C’est l’occasion aussi de découvrir toute la constellation Tiny Canvas Records venue de Caroline du Nord, Robobilly en tête de gondole. C’est certainement le côté underground du SXSW, celui qui ne figure même pas parmi les 2000 groupes annoncés, et finalement celui qui est le plus intéressant.


Un petit tour par les disquaires s’impose. Le plus gros ici c’est Waterloo, sorte de Rough Trade américain. Ils ont tout, à part une section française de qualité. On y trouve Alizée aux côtés de La Mort D’Orion de Gérard Manset, étrange. On verra d’ailleurs pas mal de bons concerts sur le parking de ce shop, à commencer par The Pain Of Being Pure At Heart (qui présente son deuxième album), Hunx And His Punx (complètement dément), Cloud Nothing (pas mal) mais surtout …Trail Of Dead pour un concert dantesque. Mais comme il est toujours question de choix, on rate sur cette scène Toro Y Moi, Dum Dum Girls, DOM et surtout J. Mascis, et oui, on ne peut pas tout voir.


Et puis au coin d’une rue sur l’East Side on tombe sur un festival carrément hippie, au Cheer’Up Charlies. Plusieurs scènes et moult caravanes y sont rassemblées pour une soirée de découvertes. On y verra les très actuels Millionyoung, Empress Hotel et Las Robertas, mais aussi et surtout nos chouchous français de General Bye Bye et leurs confrères américains de Megafauna, nos hôtes sur place d’ailleurs. Et c’est peu dire que leur trio abrasif et électrique mériterait une exposition internationale tant ils se surpassent tous trois sur leurs instruments. Un groupe à voir en live et à écouter fort, définitivement.


Bon, on a quand même essayé de voir quelques concerts du "circuit". Ca commence par les anglais en vogue de Yuck, mais c’est surtout une première partie pour James Blake qu’on tenait absolument à voir live. En trio (avec un batteur et un guitariste), le jeune anglais bombarde le public d’infrabasses monstrueuses et joue son album de main de maître. L’audience est déjà conquise. Et puis tiens, puisqu’on est là, pourquoi ne pas aller voir un concert dans une église après tout ? Qu’y a-t-il dans celle-là ? Herman Dune qui ouvre pour les mythiques Low, au sanctuaire St David, plein à craquer pour l’occasion. Autant dire que ce show aux forts accents mystiques restera dans nos mémoires.


Un autre soir on continue la tournée des bars, bien plus instructif finalement que de suivre le programme à la lettre. Oh, on sait qu’on rate les Strokes, les Queens Of The Stone Age et autres Foo Fighters sur de plus grosses scènes, mais il y a le Primavera pour ça. Autant découvrir le rock sudiste de Black Bone Child, Apollo Run et surtout The Black And White Years. Mention spéciale à eux d’ailleurs. Ah tiens, John Vanderslice traîne ici aussi…


Pour la dernière soirée il fallait voir gros, mais toujours pas de manière très officielle. On a entendu dire qu’une confrérie étudiante organisait une soirée plus ou moins privée sur West Side avec une bonne programmation. Tous les clichés sont là, la piscine en forme de haricot, les belles pépés qui courent autour avec un minima de tissu sur le corps, les futs de bière à disposition et à volonté, l’odeur de la viande qui cuit sur les barbecues. Et des concerts aux petits oignons qui se succèderont jusqu’à tard : Free Moral Agents, groupe monstrueux avec en son sein le claviériste de The Mars Volta, mais aussi Boyfrndz, Dudes Die et enfin le duo White Stripsien Little Hurricane dont on devrait réentendre parler.

Tout ça pour dire que le SXSW n’est pas un seul festival mais celui que vous en faites. Et il est difficile d’être déçu, tant Austin est une ville jeune et dynamique. C’est le festival de toutes les découvertes, des noms qui feront la une des journaux et blogs de demain. Assurément à faire une fois dans sa vie. Au moins.

Le site officiel du festival

Dodb vous fournira très prochainement une compilation de morceaux issus de ces découvertes, en attendant voici une sélection de 9 clips de ces artistes, accrochez-vous il y a du très très bon :



















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24 mars 2011

Erik Truffaz - In Between (2010)

Dans l'oeuvre touffue du trompettiste suisse Erik Truffaz, voila un album qui fera date. Découvert à l'automne 2010, ce 13ème opus a plutôt recueilli les suffrages, bien que rarement présent dans les référendums pop de fin d'année. Est-ce du à l'obédience jazz de son auteur ? Probablement. Que les néophytes se rassurent néanmoins : point de sonorités abruptes ni dissonnantes ici. Au contraire, In Between offre un mood des plus apaisé, et nombre de mélodies flattent l'oreille. De fait, cet opus ressemble fort au crossover rêvé entre jam instrumentale et classicisme de bon aloi, comme l'aurait défendu feu maître Capello.

"The Secret of the Dead Sea", longue plage planante ouvre de fort belle façon le disque de façon aquatique ; et ces entrelacs de guitare brisée et de trompette bouchée sont un régal. On se surprend à songer et à regretter les douces terres prog ambiantes que nous offrait jadis le groupe Tanger. Mélancolique en diable, Truffaz a le bon goût d'inviter la chanteuse Sophie Hunger sur les deux morceaux chantés de In Between, dont le très beau "Let Me Go !", qui lui se joue d'un format plus ouvertement pop ; on pourrait songer à du Tindersticks, ou même à du PJ Harvey période To Bring You My Love.

"Mechanic Cosmetic" est une infernale tournerie truffaz de feedbacks et de larsens aux accents particulièrement cinématographiques et dans laquelle la trompette étonnamment en retrait ne sert que de fine retouche à un leitmotiv lancinant limite psyché. Placé au centre du disque, le morceau titre fait reprendre sa place de choix à l'instrument vedette et dénote un cool que Miles Davis soi-même n'aurait pas renié : musique faite de balais, de basses rondes, de Hammond voluptueux, et d'un break saturé absolument soufflant.

Ce qui fait la part d'originalité et d'inattendu de cet album tient aussi à la présence de styles différents et qui le font "respirer" . Peut-être In Between ne serait pas la réussite qu'il est sans ce score inoui que constitue le jazz-rock digne des meilleurs scores du génial Michel Colombier, j'ai nommé le chaloupé et impeccablement groové "Lost in Bogota". Impeccablement exécuté, cette piste nous ramène à l'époque rêvée où l'on ne pouvait fureter les notes de pochette de disque jazz-funk sans y trouver les noms des Claude Engel, Jannick Top ou Jean Schultheis. Après pareille déflagration, les quelques titres restants paraitront presque pâlichons en comparaison. Mais de bienvenues giclées de Fender Rhodes et un swing souple et sexy sont là, qui sans surenchère, illuminent ce très bel ouvrage.

En bref : l'album crossover qui réconciliera une forme très épurée de jazz, avec un parti pris de la mélodie pop parfaitement assumé. Ou le talent qui n'a pas besoin d'esbroufe pour s'exprimer.





le site le Myspace

"Let Me Go" :



"In Between" :



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Anna Calvi - s/t (2011)

Dans le genre buzz, Anna Calvi se pose un peu là. Et comme à chaque fois, l'on s'est méfié de ces commentaires délirants qui ont monté la belle (effectivement très jolie) au pinacle. Alors qui est cette jeune anglaise fin(e) de race, aux grandes dents, et au rouge à lèvres aussi étincelant que le pourpre de son chemisier ? Qui est est cette chanteuse dont les plus inconditionnels disent qu'elle est habitée par son art, et dont les détracteurs dénoncent les poses de chanteuse outrée ?

  Tout d'abord, la jeune femme est une artiste authentique, qui n'a pas eu besoin de la presse spécialisée pour se faire un nom ni un background musical ; la vaste collection de disques de son papa ainsi que la plantureuse collection d'instruments qui l'entouraient enfant, auront ainsi été suffisants à son éveil musical. Mais de la même façon que nous n'érigeons pas le pédigrée crève-la-misère en génie patenté, il n'était pas question ici de faire subir à la belle Anna le traitement généralement dévolu aux personnes nées avec la proverbiale cuillère en argent dans la bouche. D'abord, Anna Calvi, à l'instar de sa compatriote Amy Winehouse, est une chanteuse prodigieuse. Ensuite, cette première oeuvre  renvoie tout naturellement à nombre de choses musicales grandiloquentes soit, mais diablement ébouriffantes lorsqu'on les découvrit en leur temps. Imaginez donc une Jeff Buckley en jupons, le sourire carnassier, qui serait affublée des mêmes cinglantes parties de guitare, et dont la profondeur, le phrasé gothique emprunteraient aussi bien à Morrissey ("Blackout") qu'à une Siouxsie de nos émois passés - c'est particulièrement le cas sur la majeure partie des titres dont ce superbe "Suzanne and I", d'une intensité à couper le souffle. Accessoirement, à faire écouter une fois pour toutes à toutes les Céline Dion et Lara Fabian du monde pour leur faire comprendre que gueuler n'est pas chanter. Et inversement. La trame de ces 10 titres enfiévrés ? Une guitare haletante et soupirante mâtinée d'écho aux accents parfois blues, tels qu'on pouvait en trouver dans les premiers Nick Cave par exemple. Un harmonium des plus discret qui souligne plus qu'il ne brosse les contours mélodiques ("Suzanne...", "Desire"), et bien sûr un lyrisme, une exaltation des sentiments qui étonnamment n'est pas sans évoquer Edith Piaf, émouvante dans ses titres les plus romantiques et brûlants. Il faut d'ailleurs la voir, son chignon et son chemisier écarlate, reprendre le mythique "Jezebel", une favorite de Buckley en son temps et transcrite par Aznavour pour la Môme. Ce classique hélas absent de l'album, on le trouve sur son premier single.

 Anna Calvi revisite aussi les climats épurés d'une autre compatriote célèbre, PJ Harvey - c'est d'ailleurs Rob Ellis qui produit. Et cela tombe bien, car dans un registre vocal il est vrai guère différent, on tenait peut-être là la relève de l'anglaise du Dorset, dont le dernier album studio en date, chiant et prétentieux au possible, l'avait mise -provisoirement- sur la touche.

En bref : un charisme, une voix et un style. Sera-ce là le feu qui animera un album unique ? Ou bien tient-t-on la Siouxise Morrissey des années 2010 ? L'avenir nous le dira ; en attendant, on adhère/



Le site, le Myspace "Suzanne and I" :
"Jezezbel" en live :

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Broadcast - The Noise Made By People (2000)

S'il est vrai que la musique constitue le plus cher des bruits, remercions le quatuor anglais Broadcast d'y avoir contribué à sa manière, fût-ce hélas de façon confidentielle.
Né à l'orée des années 00's, repéré via le toujours très défricheur label Warp, et une première compilation de singles intitulée Work and Non Work (1997), le groupe emmené par la sculpturale et évanescente Trish Keenan consistait en une pop débarrassée d'aspérités, aux confins du easy-listening et d'atmosphères rêveuses.

Celles-ci convoquaient tour à tour la rondeur de basse des Gainsbourg early-seventies les plus millésimés, les sons d'orgues Hammond de "fête foraine hantée" - les fans du film culte Carnival of Souls (1960)  sauront apprécier la référence - et se repaissaient de swing souple et classe, louchant vers les sons léchés des non moins cultes et fantastiques High Llamas.

Longtemps comparée à Stereolab en raison de sa musique tout d'abord, de l'évidente relation de proximité qui en résultait, ainsi que de la voix diaphane (mais plus sexy) de Trish, Broadcast était évidemment une émanation originale quoique mineure de l'art Stereolabien ; et sa discographie n'évita pas certains écueils et notamment ces sons crissants qui parsemèrent l'inégal Haha Sound (2003) - le groupe, réduit au duo/couple Trish Keenan-James Cargill se reprit par la suite sur le charmant Tender Buttons (2005).

Néanmoins, et dans une oeuvre aussi clairsemée que méconnue demeure ce véritable premier 33 tours (et oui, à DODB, on ne dit pas CD) qui ravira les aficionados de sonorités confidentielles et charnelles, ceux qui de Air à Kid Loco en France, en passant par les maîtres du lounge en France ou ailleurs , parmi lesquels l'ombre tutélaire de l'insurpassable Jean-Claude Vannier, iront pleurer de joie à l'écoute de "Come On Let's Go". Pleureront leur mère au son du délicat et vaporeux "You Can Fall", tout en dodelinant à la lancinante intro chimérique de "Long Was The Year", succomberont aux délicats arrangements du "tubesque" "Papercuts" et humeront la beauté de "Look Outside", et pour finir... pleureront amers, la disparition du groupe, qui devrait être effective depuis ce triste jour de janvier où une imbécile pneumonie aura eu raison de la douceur de Trish Keenan. The noise made by people ? Oui, mais à fond les baffles alors, et on n'appellera pas la maréchaussée. 

En bref : sans nul doute le meilleur des 4 albums de Broadcast, humble mais mésestimé testamentaire des plus beaux sons lounge de la décennie passée. A redécouvrir, forcément la gorge serrée.





Le site et le Myspace

"Come On Let's Go" :



"Look Outside" :



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22 mars 2011

Keren Ann - 101 (2011)

Keren Ann, on l’a connue jeune fille mélodieuse et fragile, posant sa voix claire sur des rythmes de folk pour nous emmener voir un peu à quoi pouvaient ressembler des ballades culturelles et amoureuses en français : c’était La Biographie de Luka Philipse (2000) et La Disparition (2002). Depuis, la jeune femme a fait du chemin : valsant entre textes francophones et anglophones toujours sur des mélodies à l’élégance rare, 2011 accueille son sixième opus.


Mais jusque là, le réel coup de cœur ne survenait jamais car l’on sentait toujours une fragilité désarmante – charmante sur les premiers albums, lassante lorsque l’on arrive à Nolita (2004) – qui bloque l’auditeur dans l’épanchement des sentiments abordés. Avec 101 le ton est donné rien qu’à observer la pochette de l’album : Keren Ann a changé et a troqué sa fragilité désarmante contre une tenue de femme fatale armée.

Cette tenue elle tient par exemple en une voix pleine de confiance nous soufflant quatre minutes durant ces mots nécessaires à la séduction sur "My name is trouble", qui ouvre l’album. En véritable femme fatale, Keren Ann enchaîne sur "Run with you" histoire de nous prouver qu’elle a su trouver comment rendre sa mélancolie plus éthérée que fragile.

Alors on se laisse aller, plus rien ne nous retient comme sur les précédents albums, et l’on se retrouve très vite entre ciel et terre, mais plus près du ciel tout de même. Les vapeurs de la voix de Keren se font apaisantes et nous délivrent là où elles ne faisaient que nous retenir sur l’éponyme de 2007 encore.

Après quelques titres, l’on est partiellement séduits, déjà un peu élevés, mais la pensée que les mélodies de Keren Ann manquent de chaleur persiste dans notre esprit amateur d’une musique comme métaphore de la chaleur humaine. Mais la chanteuse néerlando-franco-israëlienne (difficile de savoir d’où elle vient !) a tout prévu sur cet album ! Alors arrive "Sugar Mama" où elle se laisse aller à des accents pop qui nous rappellent l’insouciante Zooey Deschanel et sa reprise de "Sugar town" pour la bande originale du film 500 days of Summer.

Difficile alors de dire non à Keren Ann qui y va plus franchement que jamais avec son spleen planant. L’album pourrait s’engourdir par ses répétitions de mélodies lancinantes mais l’absence indéniable de vitalité se laisse dominer par le sentiment de prêter oreille à une artiste accomplie : Keren Ann a trouvé sa voie, là où la croisière se fait tranquillement et laisse le temps à son songwriting d’éclore pour nous délivrer des bijoux d’éloquence.

Son songwriting florissant trouve son climax sur le dernier titre de l’album, l’éponyme "101" : un compte-à-rebours à la fois pertinent, historique et personnel (aussi ponctué de références religieuses) nous prouvant ainsi qu’il fallait l’attendre, l’attendre pour qu’elle se trouve et que l’on se délecte d’un talent mûr, enfin.

En bref : il ne faut pas ici avoir peur d’utiliser un jargon journalistique vu et revu puisque Keren Ann signe l’album de la maturité avec un 101 comme une éclosion, le printemps d’une seule vie.




Le site officiel et le Myspace

"My name is trouble" :



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21 mars 2011

Nôze - Dring (2011)

Depuis Songs On The Rocks et la longue tournée qui s’en est suivie, Nôze est presque devenu sa propre caricature. A force de descendre des bouteilles de vodka sur scène en meuglant, les deux Parisiens ont fini par incarner le versant le plus paillard de la house, quitte à livrer des lives plus gueulards que musicaux et des singles un peu douteux ("Meet Me In The Toilets"). Il était donc temps pour eux de sortir un nouvel album et de remettre les pendules à l'heure. Non, Nicolas Sfintescu et Ezechiel Pailhès ne sont pas que des entertainers avinés, et leur cocktail électro-acoustique n’a rien en commun avec la Villageoise. Et s’ils connaissent parfois quelques problèmes de dosage dans la préparation de leurs élixirs, ce n’est pas le cas sur ce quatrième effort, qui part moins dans l’outrance que son prédécesseur.


Exit les éructations qui rendaient si difficile, à la longue, l’écoute de morceaux comme "Slum Girl" ou "Childhood Blues". L’idée de singer Tom Waits leur a visiblement passé, et ce n’est pas plus mal. Le chant est plus posé, mieux maîtrisé. Nicolas Sfintescu livre même une belle performance vocale, presque théâtrale, sur le dernier titre de l’album, une comptine folk carrément malsaine, où il encourage une "little girl" à toucher son "willi willi" dans les toilettes… Hum. Autre bonne nouvelle, Nôze se décide enfin à sonner comme un vrai groupe, et s’éloigne du même coup de la house minimale pour s’enfoncer encore plus dans le jazz, la chanson, les musiques latines et gitanes. Les cuivres, qui se font entendre sur une bonne moitié du disque, ajoutent du relief aux compositions, que ce soit en appui rythmique, comme dans une fanfare, ou en solo – le trombone de "C’era Una Volta" est particulièrement mémorable.

La formule ne fonctionne pas toujours et l’indigestion guette sur le single surchargé et un rien vulgaire "Dring Dring" (featuring Riva Starr), ou le reggae faiblard de "In The Back Of My Ship" – avec leurs potes de dOP, décidément pas à la fête après la sortie d’un premier album ssez décevant au vu de leur énorme potentiel. Le ronronnant "Nubian Beauty" ne parvient pas non plus à susciter une once d’intérêt. Partout ailleurs, en revanche, et pour peu que l’on accepte d’entrer dans l’univers baroque des deux allumés, on ne trouvera que du bon. Mélancoliques et slavisants, les arpèges de piano et les choeurs de "When Tiger Smoked" feraient presque penser à Matt Elliott, même s’ils sont ici associés à un beat housey et un synthé/basse bien gras. Le résultat est bluffant, c’est l’un des meilleurs moments de Dring.

Beaucoup plus festif, "Marabout" est le plus tubesque du lot, dans le plus pur style du duo, entre piano house, klezmer et swing des années 30, avec des chœurs bien barrés et ce fameux accent français merdique qui plaît tant aux anglo-saxons. Le bluesy "Exodus", avec les Hambourgeois de Wareika, est également assez réussi, tout comme le très atmosphérique et jazzy "Cinq", qui renvoie au côté un peu plus expérimental de leurs premières productions.

En bref : comme tous les albums de Nôze, Dring n’est pas exempt de défauts mais offre des moments d’euphorie assez marquants où s’enchevêtrent house, klezmer, jazz et chanson. Un bon cru, fortement imprégné de cuivres, pour ce duo parisien toujours aussi unique et attachant.




Le Myspace de Nôze
Le site et le Myspace de leur label, Get Physical

A lire aussi : Nôze - Songs On The Rocks (2008)

A noter : Nôze fêtera la sortie de Dring au Rex le 16 avril aux côtés de Mathias Kaden et Oleg Poliakov.

"When Tiger Smoked":



"Marabout":



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11 mars 2011

Concours - Ólafur Arnarlds, albums à gagner


C’était l’année dernière, le jeune prodige Ólafur Arnarlds sortait son deuxième album …And They Have Escaped The Weight Of Darkness. Un album islandais intemporel, sublime et ambitieux, qui malgré son titre restait assez sombre. Une musique que l’on pourrait qualifier de néo classique, essentiellement faite de piano et de cordes, étonnamment mûre quand on pense à l’âge de son concepteur (né en 1986). Et comme il n’est jamais trop tard, Dodb et Iceland Music vous proposent de gagner l’un des 3 albums mis en jeu. Pour cela il suffit de répondre à la question suivante :

Citez un autre album avec le mot Weight ?

Et d’envoyer votre réponse et coordonnées postales à contact@desoreillesdansbabylone.com avant le vendredi 8 avril. Bonne chance à tous.

Le site officiel et le Myspace

"Gleypa Okkur" :



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08 mars 2011

Grails - Deep Politics (2011)

Depuis 1999, le son de Grails n’a cessé de se bonifier permettant au groupe de tirer son épingle du jeu dans cette large catégorie qu’est le post-rock. Après trois ans dans l’ombre, Grails refait surface et nous livre son cinquième opus chez Temporary Residence. Deep Politics a été composé durant la longue période de gestation du groupe. Un disque, donc, mûrement réfléchi, composé pendant près d’un an entre les différents projets du quatuor (Om, Holy Sons, Harvestman) et toujours produit par ses créateurs.

Avec Deep Politics, force est de constater que leur musique n’a rien perdu de sa teneur. Le groupe continue d’explorer de nombreux styles pour ériger un melting-pot sonore des plus denses. L’atmosphère du disque est pourtant bien distincte des précédents. Alors que le sombre et hallucinogène Doomsdayer’s Holiday lorgnait du côté des séries-B, Deep Politics est parsemé de nombreuses références aux films italiens des années 70 : les samples disséminés dans les huit pistes qui composent le disque et les arrangements luxuriants de Timba Harris (Secret Chiefs). Le disque est donc beaucoup plus contrasté que ses prédécesseurs, plus abouti, et constitue une véritable expérience surréaliste.

Une fois la première piste enclenchée, l'écoute du disque nous réserve son lot de surprises. Plus les thèmes s’enchaînent, dans une structure alambiquée, et plus on se plaît à attendre le prochain avec appréhension. Car les quatre de Portland (Oregon) dressent ici un vaste tableau, tout en clair-obscur, créant souvent des hybridations entre les styles. Preuve en est avec "All the colors of the dark", au titre annonciateur, et ses nombreux changements d’atmosphère mêlant arpèges de pianos dissonants, soli épiques à la sauce floydienne et bande son de western à la Ennio Morricone. La première piste "Future primitive" annonçait déjà la couleur, avec ses riffs heavy et ses violons folkloriques, d’un post-rock plus abouti.


"Corridors of power" marque une légère pause dans l’écoute et une introspection dans des contrées plus mystiques, si chères au groupe, soutenue par une flûte de pan hypnotisante. Puis c’est au tour de l’éponyme "Deep politics" porté par les accords mélancoliques d’un piano. Mais lorsque la batterie fait son entrée, avec un roulement caractéristique du jeu subtil d’Emil Amos, le ton devient plus sentencieux et se poursuit sur un "Daughters of bilitis" où les envolées de violons succèdent aux notes d’un piano jazzy.

À ce stade de l’écoute, le groupe parvient encore à nous surprendre avec le lumineux et entraînant "Almost grew my hair". Et que dire du magistral "I led three lives" qui mélange habilement les ambiances et n’est pas sans évoquer le Pink Floyd de la période Animals. Avant d’amorcer l’introduction dépouillée de "Deep snow", tout en guitare acoustique et nappes de son, avec ce petit côté Six Organs Of Admittance. Mais les guitares électriques ont tôt fait de réapparaître pour un ultime revirement folklorique.

En bref : Deep Politics est un disque fascinant, l’œuvre d’un groupe au sommet de son art se jouant à merveille des frontières du post-rock. Plusieurs écoutes seront nécessaires pour en saisir la beauté mais on ne l’oubliera pas de sitôt !



Le site officiel, le Myspace et le site du (très bon) label.

"All the colors of the dark" :



"Almost grew my hair" :


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Concours - The Go ! Team, places de concert à gagner


A l’occasion de la sortie de leur troisième album Rolling Blackouts, les Anglais de The Go ! Team seront de passage à la Nef d’Angoulême le 26 mars prochain. Ce sera l’occasion de découvrir sur scène l’énergie de leurs collages, samples, beats et autres guitares qui ont fait la très grande renommée scénique du groupe de Brighton. Les stars locales Kiss The World For Me se chargeront de la première partie. A cette occasion, la Nef, Alias et Dodb vous proposent de gagner l’un des deux places mises en jeu. Pour cela il suffit de répondre à la question suivante :

Dans quel article a-t-on déjà parlé de The Go ! Team ?

Et d’envoyer vos réponses avant le jeudi 24 mars à contact@desoreillesdansbabylone.com avec vos nom et prénom. Bonne chance à tous.

Les sites de la Nef, The Go! Team et Kiss The World For Me

Acheter sa place

Le clip de "Doing it right" :



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07 mars 2011

SXSW, The South And Southwest Music Festival, 15/20 mars 2011


Cette année Dodb sera présent au SXSW d’Austin Texas pour ouvrir avec panache la saison des festivals. Austin, connue pour être la capitale mondiale des musiques live accueillera durant cette semaine de fête plus de 500 artistes sur près de 80 scènes officielles, et encore, ça n’est que la partie visible de l’iceberg (on annonce 2000 groupes pour de vrai !). Comme il s’agit du 25ène anniversaire on espère que ça devrait être pas mal. Difficile de donner une programmation précise tant elle est variée et éclatée, le but là-bas étant bien souvent de dénicher la future perle rare, en tous cas on sait que l’on va essayer d’aller voir Umberto, Gobble Gobble, Cloud Nothings, Violens, Anika, Netherfriends, Kisses, Memoryhouse, Shimmering Stars, Darwin Deez, The Bees ou encore James Blake. Bien entendu on vous fera des reports.

Pour ceux qui ne peuvent pas y aller on vous propose de :

. Télécharger légalement via Torrent les 5 Go de musique des artistes qui seront présents
. Surfer au hasard sur les 469 Bandcamp des artistes qui seront présents (soit plus d’ 1 jour de musique non stop)

De quoi faire de belles découvertes…

Le site officiel du festival

Une vidéo sympa de l’édition 2008, pour l’ambiance :



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03 mars 2011

Noah And The Whale - Last Night On Earth (2011)

Alors ça y est, revoilà Noah et la baleine qui pointent le bout de leur nez au large d’une plage du sud de l’Angleterre. Sous le bras de Noah voilà un tout nouveau bijou pour hanter nos nuits : Last Night On Earth. Encore une fois, il s’agit d’un album conceptuel particulièrement bien ancré dans notre époque où l’Art devient beau par l’idée qu’il dégage. Après les premiers jours du Printemps, c’est une dernière nuit sur Terre que les Noah And The Whale nous offrent en dix titres de belles idées.

Car, oui, chaque riff, chaque coup de baguette ou chaque note sortie de la bouche de Charlie Fink respire une idée, une croyance de ces jeunes musiciens pas comme les autres. On a là un disque tellement compact que l’on se voit obligé de le penser dans son ensemble (à part peut-être "LIFEGOESON", seul titre réunissant tout les critères d’efficacité du tube), le décrire titre par titre serait le dépouiller du charme et de l’idée qui l’entoure, celui d'un album au concept de fantôme.

"Our third album is adventurous like its journey from Bethnal Green synagogue via the Thames riverbank across the Atlantic, the United States and all manner of Los Angeles neon-lighted highways. But it is unmistakably Noah and the Whale"

C’est ce qu’annonçait le groupe sur leur site officiel et ce sont les images qui nous viennent à l’écoute (en boucle) de ce disque : un road trip à travers un monde déjà conquis par les Noah And The Whale, avec cette sensation à la fois amère et délectable que l’on perd quelque chose pour toujours, multipliée par cent car c’est la vie entière que l’on est convaincu de perdre à l’écoute de cet album. Cette dernière nuit sur Terre on s’en imprègne à vrai dire dès que Charlie Fink pose sa voix sur "Life is Life".

Mais cet album s’écoute par cent fois et jamais la fin du monde n’arrive, alors on est rassuré de cette peur qu’ils nous ont eux-mêmes donnée : les Noah And The Whale injectent ce sentiment bizarre (qui nous fait tourner la tête dès que les gentils monsieur posent des chœurs sur "Life is life") et en donnent le remède en même temps.

L’ambition visuelle qui caractérisait The First Days Of Spring - à la fois disque et film de fiction - se retrouve ici évaporée à l’état de sensations : celle de tomber d’un pont, de s’accrocher vivement à quelqu’un ou quelque chose, de parcourir à une vitesse irréelle des paysages familiers... Les Noah And The Whale font ici appel à notre imaginaire individuel : ils nous donnent le thème (la dernière nuit sur Terre), l’ambiance (loin d’être désespérée, plutôt relativiste) et c’est notre imagination qui fait le reste.

Avec leur musique, ils laissent une part à l’auditeur que le spectateur d’un film ou même le lecteur d’un livre n’aurait pas pu créer, cette part qui dépend d’un individu à l’autre et laisse une fenêtre ouverte sur notre mémoire personnelle. Pour ma part, mon imaginaire a un peu modifié le thème : c’est sous le soleil d’une journée éclatante que j’imagine ce road trip car la musique de Noah and the Whale dégage toujours cette lumière tantôt scintillante, tantôt funeste, mais toujours aussi réelle.

En bref : un album que l’on ne saurait juger meilleur ou moins bon que les précédents car il s’agit d’une évolution naturelle dans la carrière du groupe : La dernière nuit sur Terre n’arrive-t-elle pas après les premiers jours du Printemps ?




Le site et le Myspace

A lire aussi : Noah and the Whale - The First Days Of Spring (2009)

Le clip de "L.I.F.E.G.O.E.S.O.N" :


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Lykke Li - Wounded Rhymes (2011)

Après trois ans sans mot dire, Lykke Li nous revient lors de cette semaine placée sous le signe de la féminité puisqu'elle accueille les sorties de Wounded Rhymes - qui nous intéresse ici - mais aussi 101 de Keren Ann, Acoustic Joys d'Elsa Kopf et Love & Nature des trois nymphettes du Corps Mince de Françoise. Pour ce deuxième opus, Lykke Li nous promettait des sonorités "beaucoup plus sombres" et c'est chose faite puisqu'une ambiance ténébreuse recouvre largement l'album.

Pour nous plonger dans ses ténèbres glacées de Scandinavie, la jeune suédoise n'hésite pas à envoyer directement les deux titres les plus époustouflants et aboutis de l'album : "Youth knows no pain" qui contraste avec le premier album par cet enchevêtrement de sonorités tribales et nordiques tout en gardant le potentiel clairement addictif du premier effort et "I follow rivers" témoignant d'une beauté polaire qui nous poigne ici et ne nous lâche plus. Ce contraste entre le chaud et le froid parcourt toutes ces "Rimes blessées" et l'on y ressent toute la chaleur des amours passés de Lykke Li, marquée par une rupture entre ces deux albums. L'ambiance froide de la contrée natale de la chanteuse ne pourra jamais vraiment la quitter et ce pour le plus grand plaisir de nos oreilles. Dès lors, le talent de la suédoise sera d'associer punch et charge tubesque à ce contraste ambiant pour passer de l'effort intéressant à l'album délectable.

La voix de Lykke Li semble complètement s'épanouir sur ce disque : plus dense tout en gardant cette féminité aguichante qu'elle maîtrise de mieux en mieux. Et oui, Lykke Li se la joue féministe avec son ode au "pussy power" qu'est "Get some", premier single que nous avons pu découvrir dès le mois d'octobre, affublé de paroles évocatrices : "Like a shotgun needs an outcome / I’m your prostitute, you’re gon’ get some" prouvant que l'on prête oreille à la voix d'une femme épanouie et attachée à son époque.


Plus l'on avance à travers l'écoute de ce disque, et plus l'on se sent attiré vers les profondeurs débonnaires de son univers. Rien n'arrête Lykke Li, à l'image d' "I know places" : six minutes dans un gouffre vaporeux au charme insoupçonnable, autant dans la voix qui monte en puissance que dans le rythme qui semble vouloir nous faire faire un tour du monde tant il se scande en différentes phases. L'on va de surprise en surprise puisqu'à "I Know Places" succède "Jerome" qui nous fond sur la langue avec ses rythmes chatoyants servis par des guitares étincelantes et des martèlements dosés avec savoir-faire.

En bref : il s'agit là d'un album pop nordique résolument plus uniforme que Youth Novels, nous révélant une Lykke Li à la hauteur de ses ambitions et toujours en progression.




Le Myspace et le site officiel

A lire aussi : Lykke Li - Youth Novels (2008)

Le clip de "Get some" :



Le clip d' "I follow rivers" :


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02 mars 2011

General Bye Bye - Blood On My Keyboard (2011)

Il était temps que Dodb se penche sur le cas General Bye Bye, l’un des groupes pop français les plus originaux du moment. Ceux qui les ont suivis depuis le début le savent bien, ils sont fous ! Allant jusqu’à se grimer en chat sur la toile pour récolter des fonds pour une énième tournée américaine, le désormais trio n’a peur de rien, et certainement pas du ridicule. Sur scène c’est en combinaisons de mécanos qu’on les retrouve, et qu’on découvre par la même occasion l’instrument finlandais qu’ils affectionnent le plus, le kantele (sorte de harpe). Ils sont très prolifiques, on les a entendus l’année dernière sur leur premier album Girouette, et en avril, ils reviennent !

L’histoire de ce disque est qui plus est sympathique. Lors d’un passage à Memphis, Philippe Beer-Gabel, Emmanuel Quirié et Etienne Gillet se lient d’amitié avec Jeff Cline, ingé son universitaire. Ce dernier leur ouvre alors les portes du studio du campus pour enregistrer en 24 heures chrono ce mini Lp de six titres sautillants. Jack Bauer n’aurait pas fait mieux. Au programme, des cordes, des claviers, des percussions et beaucoup, beaucoup de rebondissements (en témoignent les graphes en montagnes russes de leurs morceaux sur Soundcloud).


A l’écoute de ces six nouveaux titres le constat est sans appel. Le trio de savants fous est de plus en plus libre et foutraque. Ce "Blood on my keyboard" est vraiment excellent, avec ses synthés débridés, ses couches sonores et son chant en franglais. Typiquement le morceau addictif à passer en boucle, libéré de toute influence. Le deuxième exploit c’est ce "Emmylou" qui termine le disque. Une intro entraînante, des instruments qui se rajoutent à table petit à petit, la voix inimitable de Philippe qui traîne la patte, et bim!, synthés et refrain qui prennent le relai vers un final instrumental passionnant. Entre les deux, on trouve quatre autres morceaux à creuser pour en découvrir tous les trésors cachés. Ne passez pas à côté.

En bref : un mini Lp de pop en roue libre avec des synthés et des cordes par un groupe modeste et désormais vraiment incontournable.





Leur site officiel et l’album en streaming



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