31 janvier 2011

Grandaddy - The Sophtware Slump (2000)

A défaut de s’enthousiasmer sur des nouveautés 2011, replongeons l’espace d’un instant dans l’un des tous meilleurs disques du passage à l’an 2000. A ce moment-là on connait la machine Grandaddy qui avait déjà livré son premier diamant brut de pop électronique Under The Western Freeway trois ans plus tôt, mais on est loin d’imaginer que la consécration est encore à venir. The Sophtware Slump à l’image du premier titre "He’s simple, he’s dumb, he’s the pilot" est alors une œuvre magistrale à classer aux côtés des incontournables Ok Computer, The Soft Bulletin ou The Deserter’s Song. Ni plus ni moins.

Jason Lytle pour succéder à son précédent disque à pochette bleue, donne dans le vert : un concept album de science-fiction écologique sur un personnage de robot dépressif perdu sur une planète désabusée. Jed est l’un de ces personnages incroyables qui n’aurait pas dépareillé sur le Yoshimi Battles The Pink Robots des Lips (d’ailleurs sorti après). Le morceau "Jed the humanoid" est en ce sens un sommet de mélancolie digitale instantanément classique. On pleure tellement c’est beau, et la voix de Jason me rappelle à des belges que j’écoutais beaucoup un temps : Girls in Hawaii. Même si l’on sait qui a inspiré qui.

Les californiens ont enlevé des guitares au profit de synthés et grâce à une production audacieuse inventent (on n’est qu’en 2000 quand même) une space folk planante et cheesy ("Hewlett’s daughter"). Mais The Sophtware Slump sait aussi faire rugir les guitares lo-fi ("Chartsengrafs") ou rock planant (le final de "Crystal lake"). La nostalgie n’est jamais bien loin non plus ("Underneath the willing willow", "Jed’s other poem"). Des classiques comme ça il y en a à la pelle : le déchaîné "Broken household appliance forest" ou encore le final "So you’ll aime toward the sky". Ah oui, au cas où vous ne l’auriez pas remarqué les titres à rallonge sont de rigueur. Entre ballades langoureuses et frénétisme synthétique, Grandaddy tient (tenait) enfin sa formule, pour notre plus grand plaisir.

En bref : un disque pop rare et lyrique, noir et mélodique. Sommet insurmontable pour Grandaddy qui atteint là le majestueux.




Le Myspace et l’album en streaming

A lire aussi : The Flaming Lips - Yoshimi Battles The Pink Robots (2002)

"Crystal lake" et "Jed the humanoid" :




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28 janvier 2011

Gala Drop - Overcoat Heat EP (2010)

Voilà encore un disque de chez Golf Channel, mais dans un genre totalement différent, comme pour illustrer la diversité des directions prises par le label de Phil South. Loin du son soulful de DJ Nature, donc, les quatre Portugais de Gala Drop imbriquent instruments live et boucles électroniques pour créer un magma psychédélique assez excitant. Auteurs en 2009 d’un premier album autoproduit remarquable bien qu’un peu fouillis, ils passent dans la catégorie supérieure avec les 4 titres d’Overcoat Heat. A mon sens bien plus intéressant que les désormais très policés Delorean auxquels on le compare volontiers, le groupe se situe bien dans la même mouvance ibérique de dance-pop vaporeuse, également incarnée par John Talabot. Ils ont aussi en commun un goût prononcé pour les photos surexposées et les films de vacances en super 8, comme en attestent l’artwork de l’EP et le clip de "Drop" - ce règne de l’esthétique vintage commence à lasser, soit dit en passant.

Ce n’est pourtant pas à la chillwave ou à Delorean que je pense le plus en écoutant "Rauze", mais à Animal Collective. Si Panda Bear et ses acolytes avaient pondu ce titre, il serait déjà porté aux nues par la moitié des blogs musicaux de la planète. Avec son beat 4/4 bien dancefloor, son enchevêtrement de boucles à la Steve Reich, de percussions tropicales arythmiques et de guimbardes, on tient là un morceau absolument fabuleux, tout à fait dans la même veine que "Summertime Clothes" ou "In The Flowers", mais sur lequel les chœurs Beach Boysiens laissent place à un unique sample vocal très lyrique.

Les gars de Gala Drop savent dégainer les guitares là où on ne les attend pas, essaimant ici un petit solo psyché, là une mélodie mandingue ou highlife. Capables de plonger l’auditeur dans un profond état contemplatif, ils peuvent aussi bien le contraindre à remuer son popotin, comme sur "Izod", entre disco-house fiévreux et krautrock - on entend d’ailleurs un peu de Jaki Libezeit (ex-Can) dans le jeu métronomique du batteur Afonso Simoes. En guise de conclusion, "Overcoat Heat" mêle effets dub, synthés à la Klaus Schulze et guitare lancinante pour un jam drogué de premier cru. Maintenant il va falloir nous concocter un album à la hauteur de ces très belles promesses.

En bref : quatre Lisboètes épris de kraut, de house et de synth-pop donnent leur version, très convaincante, du psychédélisme des années 2010.



Une interview et un mix ici
Leur Myspace



DROP (from Gala Drop) from Antonio Contador on Vimeo.


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27 janvier 2011

Braids - Native Speaker (2011)

On ne présente plus la scène rock montréalaise et son déluge de groupes tous plus inspirés les uns que les autres. Braids ne déroge pas à la règle et confirme l’inépuisable créativité d’une scène génératrice de talents. Après un premier EP sous le nom de The Neighbourhood council, le quartet montréalais signe chez Kanine Records (Grizzly Bear, Surfer Blood, Blind Man’s Color entre autres) et sort son premier disque estampillé Braids. Si l’histoire du groupe s’avère plutôt ordinaire – quatre amis du lycée ont l’idée de former un groupe et commencent par répéter dans un garage – la suite est plus surprenante lorsqu’ils assurent la première partie de Deerhunter et que le public les gratifie d’une standing ovation en fin de set (le chanteur de Deerhunter, Bradford Cox, les rappellera même à la fin).

La formation est typique d’un groupe indie-rock – guitare, basse, clavier, batterie –, mais on ne saurait étiqueter la musique de Braids tant les genres s’entremêlent dans un melting-pot coloré (l’artwork est d’ailleurs annonciateur). Les sept titres, privilégiant la longueur (de quatre à plus de huit minutes), oscillent entre dream pop, post-rock, ambient et experimental. Chaque musicien semble vouloir repousser les limites de son instrument, le faire sonner différemment, ce qui donne lieu à d’étranges sonorités.

Le premier titre, "Lemonade", s’ouvre sur une sorte de bouillonnement aquatique avant d’introduire le premier loop de guitare soutenu par une rythmique basse/batterie syncopée. Et si Raphaelle Standell-Preston commence par murmurer, sa voix prend rapidement son envol pour se nuancer sur tout le disque. Il faut l’admettre : les talents de la chanteuse sont bluffant. Les preuves ne font que s’accumuler avec le titre suivant, "Plath head", qui pourrait facilement être un tube tant on peut l’écouter en boucle sans se lasser. La voix s’épanouit pleinement, virevolte, se fait tantôt douce, tantôt accrocheuse, enchaînant avec aisance les murmures après un détour par le parlé-chanté. Vers le milieu du morceau (à 2’23 précisément) la voix et les instruments se confondent pour un délire épique (un des sommets de l’album). S’ensuit "Glass Deers", construit par l’assemblage progressif de boucles, sur lesquelles la voix, après une série de vocalises et un chant tout en douceur, prend des hauteurs vertigineuses.

À mi-parcours, "Native speaker", seul morceau sans batterie, flirte avec l’ambient. Les boucles se superposent en arrière plan et permettent l’épanouissement de polyphonies instrumentales et vocales psychédéliques. Juste après, "Lammicken" fait basculer le disque dans un registre inquiétant. Sur fond de drone, et de chœurs tournés en boucle, la voix flotte sur la noirceur ambiante pour finalement s’élever et se faire violence. « I can’t stop it » répète désespérément Standell-Preston. "Same Mum" marque le retour d’une pop plus légère mais également plus mystique (« We’re all from the same mum ») avant d’amorcer l’introduction de l’instrumental "Little Hand". Et si ce morceau débute par un drone inquiétant, la fin rehausse le ton avec un ultime assemblage de boucles dont les contours finissent par se brouiller comme la fin d’un rêve.

En bref : un premier disque dream pop dont les subtilités se dévoilent un peu plus à chaque écoute ; l’œuvre d’un jeune groupe à la maturité déconcertante. À suivre !





Le myspace et le site du label Kanine

"Plath Heart" :



"Lammicken" :


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Various Artists - Compilation Dynamo #1 (2011)

C’est une grande première, l’association bordelaise Dynamo sort sa toute première compilation disponible gratuitement en ligne sur Bandcamp samedi. Dynamo c’est quoi ? C’est donc une association mais bien plus encore : web label, bookeur, promoteur, tous les moyens sont bons pour défendre la création. Pour eux la culture doit être alternative, originale, équitable et durable. De bien grands mots dont on prend pleine conscience à l’écoute de cet échantillon représentatif de huit titres pour quatre artistes musicalement très différents, mais philosophiquement très proches.

En premier lieu il y a Les Barbises. Cinq petits gars étonnants qui ne manquent pas d’imagination ni de poésie. Ils viennent de Bordeaux, allient l’image et le son, et surtout ils chantent en français et avec brio une pop futuriste sur laquelle tout le monde se serait planté. Pour les représenter on a "Les roses", titre de pop 60’s mid tempo avec arpèges estivaux à la Kings Of Convenience, et "Amante", morceau galopant de piano/guitare à fière allure également.

La "star" de cette sélection c’est un peu Leopold Skin. Damien Fahnauer le folkeux de Clermont-Ferrand a déjà fait son petit bonhomme de chemin avec un somptueux deuxième album sorti récemment chez Kütü Folk. Il nous propose ici deux morceaux, "Lonesome & cold" et "I see moutains". Pour les deux on retrouve la même recette qui a fait ses preuves : introduction toute en délicatesse, petits arpèges de guitare, cette voix à la fois intimiste et élégiaque, des chœurs, puis enfin une orchestration qui monte crescendo vers des sommets électriques.


Encore dans un genre différent, on retrouve Moon, des bordelais émigrés à Paris, rattachés depuis le tout début au projet Dynamo. Et deux titres ("Red moon" et "Help me please") suffisent également pour comprendre que leur musique est à la fois harmonieuse et dynamique, pop et rock en somme. Les guitares se font soit acoustiques soit électriques, mais sont toujours réfléchies et bien placées. La voix elle est romantique à souhait. On a envie de les voir sur scène.

Enfin, il y a les autres bordelais de Good Old Days avec "Brains are fake" et "Life in run". Eux aussi chantent en anglais dans un esprit simple et vintage, entre hier et aujourd’hui. Les guitares y sont incisives comme du bon Strokes et si l’on ferme les yeux on a vite fait de se sentir en pleine période blues rock californienne période 60’s, ce qui n’est pas pour nous déplaire. Et pour les plus curieux qui se demanderont "Pourquoi une girafe ?", mis-à-part le fait que l’on retrouve des éléments naturels chez tous ces artistes, ce serait pour représenter la grande taille et l’originalité, tout en gardant les pieds sur terre, avec élégance. Bel esprit.

En bref : 8 titres de belle qualité qui permettent de lever le voile sur l’esprit Dynamo et sur ses activités. On n’a plus qu’une envie, découvrir live cette nébuleuse d’artistes pop, folk et rock autour d’un bon goûter.





Myspaces : Dynamo, Les Barbises, Leopold Skin, Moon, Good Old Days
Artwork : Sarrah Herranz
Contacts : assodynamo@gmail.com / bookingdynamo@gmail.com

Les Barbises :



Leopold Skin :



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25 janvier 2011

Interview - Guillaume De Chirac musicien et créateur du label Square Dogs


Rencontre et discussion (fleuve) avec Guillaume De Chirac, leadeur du groupe français Landscape (nouvel album en février) et créateur du label Square Dogs (Carp, Simple As Pop, Landscape) à Paris. Il nous parle dans le désordre de son parcours, de la création du label, de son groupe Landscape, de ses collaborations avec Sébastien Schuller et enfin de la difficulté de percer en France pour un groupe français. Action.

Depuis quand produis-tu des disques ? Raconte-nous un peu ton parcours ?

Le premier disque date de 2002, ça fait donc 9 ans. C’était un CD 7 titres autoproduit réalisé avec mon groupe de l’époque The Misadventures Of… . On a enchainé avec un album en 2003 puis le groupe s’est séparé, le chanteur (Steffen Charron) montant son projet solo Simple as pop et moi Landscape. Le premier album de Landscape (2004) est d’abord sorti en autoproduit. Comme pour The Misadventures Of…, je démarchais toutes les Fnac de France une par une et de fil en aiguille, on en a vendu 700 exemplaires. Nous sommes donc devenus "producteurs" un peu par hasard, sans vraiment le vouloir, mais nous sommes avant tout des musiciens souhaitant faire la musique qui nous plaît sans avoir à rendre des comptes à un directeur artistique ou autre…

Parles-nous de la naissance de Square Dogs en 2005 ?

Le premier album de Simple as pop allait également voir le jour et c’est à ce moment là qu’on s’est dit qu’il était temps de structurer un peu tout ça ! On a donc monté notre label Square Dogs à Paris avec Steffen, son frère Alan (graphiste et réalisateur des pochettes des albums) et leur père, François, qui heureusement s’est occupé de la partie administrative que nous avions bien du mal à gérer !

Quel est l’esprit Square Dogs ? Le label est-il amené à se diversifier ou à grossir ?

Nous avons monté Square Dogs par nécessité, parce qu’il nous fallait une structure un peu plus sérieuse pour avancer. Mais aussi par souci de liberté, afin de pouvoir produire des disques comme nous le voulions, en ayant le dernier mot sur toutes les étapes de création. Nous aimons beaucoup le travail d’un label comme Constellation au Canada par exemple, ils ont réussi à crée un excellent label, hôte de nombreux projets extrêmement talentueux. Nous avons toujours essayé d’avoir le même souci de qualité dans nos choix, sans bien sur avoir la prétention d’y arriver, d’autant plus que musicalement, nous sommes moins post rock qu’eux, plus pop ou plus folk parfois… Nous avons donc très vite décidé d’aider d’autres groupes dont nous aimions la musique à sortir leur disque, c’est ainsi que nous avons signé le groupe Carp en 2006. Malheureusement, faute de moyens, nous n’avons pas pu signer d’autres groupes pour le moment et nous nous sommes donc concentré sur ces trois projets : Landscape, Simple as pop et Carp.


Parle-nous de Landscape ?

Landscape, c’est un projet solo mais finalement aussi un collectif : je compose tout à la maison, je fais des maquettes et une fois que je suis content des titres, j’appelle des musiciens pour m’aider à finaliser les morceaux et enregistrer le disque. C’est comme ça que plus de 20 musiciens ont participé à l’aventure depuis le début, que ce soit sur les 3 albums studio ou sur scène, le groupe change beaucoup. Il y a notamment eu 4 guitaristes, 2 batteurs, 5 violonistes, 3 cuivres et 5 chanteurs !

Tu as fait le conservatoire pendant 7 ans. En quoi cela aide-t-il pour composer de la pop ?

Je ne sais pas si ça aide… Par définition, la pop est une musique populaire, donc souvent autodidacte. Beaucoup de personnes me disent que ma musique est contemplative et adaptée pour le cinéma, je pense que le fait d’avoir étudié la musique classique y est pour beaucoup. Mais j’ai également été dans une école de jazz pendant 3 ans et pourtant ça ne se ressent pas dans ma musique je crois. Finalement, tout est une question d’envie, de ce qu’on veut faire partager à travers sa musique, peu importe la façon dont on a appris à le faire !

Que penses-tu du fait de bosser en home studio ?

Pour moi, ce n’est pas un choix, mais une nécessité. C’est le seul moyen que j’ai trouvé pour superposer plein de couches d’arrangements sans avoir à réunir 15 musiciens dans la même pièce ! Ceci dit, rien ne remplacera un bon musicien qui connaît son instrument, c’est donc important de toujours conserver en tête la future phase d’enregistrement en studio, même si parfois, pour des questions de budget, c’est nécessaire de garder quelques parties réalisées en home studio…

Parles-nous de ta rencontre avec Sébastien Schuller ?

J’ai rencontré Sébastien grâce à son bassiste Richard Cousin, qui se trouve être également le bassiste d’Overhead à qui j’avais proposé de venir enregistrer le premier album de Landscape (oui, Richard est partout!). Sébastien cherchait un clavier pour la tournée de son premier album Happiness. Je suis allé chez lui, j’ai joué quelques parties de son album, on a parlé musique et ça s’est très bien passé. On a fait deux tournées ensemble ces 5 dernières années, dont 2 Cigales à Paris, le festival de Jazz de Montreux, la Route du rock etc. J’ai également joué sur son 2ème album Evenfall. C’est devenu un très bon ami, on a vécu pas mal de choses sur la route que je n’oublierai jamais, des moments forts ! Et j’ai surtout beaucoup d’estime pour lui en tant que musicien et compositeur, il est très doué, je crois que je lui envierais toute ma vie d’avoir composé le titre "Weeping Willow" avant moi !!


Trouves-tu que la scène française soit de moins en moins soutenue par ses journalistes musicaux ? Pour quelles raisons à ton avis ?

Je respecte bien-sûr la liberté d’expression et de choix des journalistes, certains n’aiment pas nos disques et c’est normal. Après, c’est plus un constat global : il y a de moins en moins de places dans les médias pour la musique. Il suffit de voir l’espace disponible dans la nouvelle formule des Inrockuptibles, on y parle de moins en moins de musique… Il y aussi de plus en plus d’offre, tout le monde fait des disques avec le home studio, avec beaucoup de bons groupes pour très peu de chroniques possibles, il y a donc nécessité de faire des choix. Et souvent, j’ai l’impression que les artistes Anglos saxons ou Belges et Islandais sont privilégiés. Pourquoi ? Je ne sais pas vraiment. Ils sont peut être tout simplement meilleurs, mais je pense qu’il y a également parfois un problème de dénigrement des groupes français de la part des médias musicaux en France, parce que nous n’avons pas inventé la pop et le rock, donc nous n’aurions pas le droit de le faire bien, ça ne peut être que de la copie… Mais combien de groupes ont réellement inventé quelque chose ? Radiohead n’a-t-il d’ailleurs pas allégrement puisé son inspiration chez les Beatles, Kraktwerk ou autres… ? Enfin, il y a tout simplement le fait de faire de la musique en France, dans un pays qui veut depuis toujours imposer la langue française comme nécessaire dans la musique. Mais tout ceux qui aiment la musique que nous défendons savent bien que la langue anglaise fonctionne mieux pour faire de la pop et du rock, c’est une évidence à l’exception de quelques-uns, Bashung, Arman Méliès, Domique A ou Noir Désir. C’est très dur d’écrire en Français. On en arrive à des aberrations comme les quotas en radio, qui détruisent le développement de jeunes groupes français très doués ou à la glorification de chanteurs comme Johnny Hallyday, c’est…triste…

As-tu beaucoup voyagé pour aller voir comment ça se passait ailleurs musicalement ?

Pas tant que ça, j’ai joué en Belgique, en Suisse et en Espagne. Steffen, du label, a eu l’occasion de jouer en Angleterre, en Allemagne, au Canada et au Japon. Et nous avons eu l’occasion de discuter avec pas mal de musiciens étrangers rencontrés sur Paris, comme les groupe Here we go magic ou Silver Mount Zion. Paradoxalement avec ce que je viens de dire par rapport au soutien des médias envers les groupes français, je ne suis pas mécontent de faire de la musique en France ! Nous sommes énormément aidés et subventionnés, notamment à travers le système des intermittents du spectacle. A chaque fois que tu en parles avec un musicien étranger, il hallucine ! Les américains d’Here we go magic m’expliquaient qu’ils changeaient d’appartement et de petit boulot entre chaque tournée, constamment. C’est plus compliqué pour eux, mais ça présente deux avantages : ils sont très motivés, ils jouent tout le temps, dès qu’ils peuvent et sont donc plus créatifs je pense, car ils vivent plus dans l’urgence, et surtout, ils jouent dans le monde entier, ils sont accueillis partout à bras ouverts, alors que pour tourner à l’étranger pour un français, c’est très difficile. Enfin, c’est encore un vaste débat !

Le site officiel de Square Dogs, les Myspace de Landscape, Simple As Pop et Carp





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Concours - The Rebels Of Tijuana, albums à gagner


C’était déjà en octobre dernier, les frenchies de The Rebels Of Tijuana sortaient leur premier album tout en anglais. Where Did This Trip Go Wrong surprenait alors ceux qui avaient écouté l’Ep J’adore ce flic, tout en français lui. Au programme de ce disque déjà chroniqué chez nous, un folk teinté de pop qui lorgne chez The Coral ou Paul Weller sans jamais rien envier aux Anglo-Saxons. Maintenant que le rush de fin d’année est passé, Dodb souhaite vous faire gagner 5 exemplaires de cet album. Pour ce faire il suffit de répondre à la question suivante :

Quel artiste né à Tijuana a déjà été chroniqué sur Dodb ?

Et d’envoyer vos réponses et vos coordonnées postales avant le mardi 8 février à l’adresse suivante : contact@desoreillesdansbabylone.com. Bonne chance à tous.

Le Myspace

Le clip de "Fire Till The Break of Dawn" :


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24 janvier 2011

DJ Nature - Foggy Monday Morning (2010)

Le catalogue de Golf Channel Recordings est une vraie mine d'or. Cette institution new yorkaise, fondée en 2007 par Phil South, est originellement dédiée au nu disco et à la house, mais ne dédaigne pas s’aventurer sur d’autres territoires, comme avec le récent 12" krautrock de Dominik Von Senger. Strictement attaché au vinyle, le label frôle l’intégrisme puisqu’aucun de ses EP à tirage ultra-limité n’existe en format digital, même en version promo de basse qualité. Résultat : des disques difficiles à trouver sur internet, et souvent très vite épuisés dans les shops. A une époque où de nombreux DJ mixent à partir de CD ou de mp3, c’est un peu regrettable, même s’il est indéniablement plaisant de guetter les sorties et de recevoir chez soi l’une de ces précieuses galettes.

J’ai découvert le label récemment grâce au toujours avisé Philip Sherburne, et cet EP de Miles Johnson est le premier sur lequel j’ai pu mettre la main. Egalement connu en tant que DJ Milo ou Nature Boy, l’homme mérite bien le titre de vétéran, puisqu’il a commencé il y a près de 30 ans au sein d’un légendaire sound system hip-hop/reggae de Bristol, The Wild Bunch, en compagnie de 3D, Daddy G et Mushroom, futurs membres de Massive Attack. Installé à New York dès 1989, il se passionne pour le disco et la house, crée son propre label (Ruff Disco) et gravite dans l’underground local sans réussir à percer. Il est un peu dans le creux de la vague lorsqu'il rencontre Phil South, qui lui demande d'envoyer quelques tracks et le signe dans la foulée. Depuis rien ne semble plus pouvoir arrêter DJ Nature : 2010 fut l’année la plus productive de sa carrière, avec pas moins de 7 EP, (4 sur Golf Channel et 3 chez les Japonais de Jazzy Sport) dont ce fantastique Foggy Monday Morning, sorti en août.

Le morceau-titre, effectivement très brumeux, a de quoi arracher quelques larmes à tout amateur de deep house qui se respecte. Si tant est que l’amateur en question n’ait rien contre les voix éthérées, les soli de Rhodes et de saxophone, qu’il nourrisse un culte pour des artistes comme Kerri Chandler, Moodymann, Osunlade ou Terre Thaemlitz, alors il pourra même y trouver une forme de perfection. En face B, "Feeling Like A Woman" commence avec un orgasme féminin et des dialogues absurdes, sur fond de cordes lynchiennes. Le beat est plus lent et tapissé de percussions. Une sorte de balafon distille une mélodie lunaire, puis une flûte achève d’hypnotiser ce pauvre vieil amateur, qui n’en demandait pas tant. Superbe EP, donc, sur un label qui mérite tous les honneurs, et dont Dodb vous reparlera dans les semaines à venir.

En bref : le vétéran DJ Nature, 30 ans de bouteille, connaît une seconde jeunesse et délivre des classiques instantanés de deep house jazzy.



Acheter l'EP sur Juno
DJ Nature sur Soundcloud et Myspace
Une interview
Un article très complet sur Golf Channel, avec un mix en prime.

"Foggy Monday Morning":


"Destiny Reprise", tiré du Win Lose and Dance EP, également sorti en 2010. Avec le même sample d'Herbie Hancock que dans "Get Dis Money", de Slum Village:


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20 janvier 2011

XXXY - You Always Start It / Ordinary Things (2011)

XXXY est à placer dans la même catégorie de producteurs que Joy Orbison, Jacques Greene (dont on vous parlait récemment), ou encore Julio Bashmore (qui fera l’objet d’un prochain post). Tous de très jeunes types à l’esprit large, fous de house, de dubstep, de garage et de R&B et qui fusionnent le tout avec une fougue et un mépris pour les conventions assez salvateurs. Leurs disques ont la profondeur et la qualité mélodique de la deep-house, mais pas son académisme, le côté festif et sensuel du R&B sans en garder la mièvrerie, et la densité caverneuse du dubstep sans son agressivité et son intransigeance émotionnelle. Tous dessinent à leur manière l’avenir de la musique électronique et vont immanquablement monter en puissance dans les mois à venir.

Si le Mancunien XXXY, aka Rupert Taylor, se détache un tant soit peu de tous ces nouveaux talents, c’est sans doute par son travail proprement hallucinant sur les voix. Sur "Ordinary Things", les deux mots du titre sont bégayés des centaines de fois, ce qui pourrait finir par taper sur les nerfs. Mais ils sont pitchés, triturés et filtrés avec une telle virtuosité et un tel sens du groove qu’ils focalisent toute l’attention, faisant presque oublier les somptueuses nappes synthétiques qui les accompagnent. Heureusement celles-ci se rappellent à notre bon souvenir après quelques minutes, lorsque déboule un arpège 8-bit à se damner – arpège que l’on retrouve quasiment à l’identique sur le tout aussi bon mais un peu moins euphorique "You Always Start It", en face A. Déjà jouissifs au casque, ces deux bijoux ont aussi tous les arguments pour mettre le feu à une soirée.

A noter : Ce 10" est le cinquième et dernier d’une série de vinyles à tirage ultra-limité du nouveau label Ten Thousand Yen, dirigé par Doc Daneeka. Les 350 exemplaires en pré-commande sur le site sont déjà partis. Le disque sera dans les bacs le 24 janvier.

En bref : XXXY ajoute un chromosome R&B au génome de la house pour ce single euphorisant, marqué par un travail virtuose sur les samples vocaux. En voilà encore un qu’on est pas prêts de lâcher !



XXXY sur Soundcloud, Facebook et Twitter

Son dernier mix en date, pour le site Urb
Le site du label Ten Thousand Yen

A lire aussi : Jacques Greene - The Look EP (2010)




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19 janvier 2011

Visti & Meyland - s/t (2010)

Je ne remercierai jamais assez Dave de m’avoir poussé à écouter "Stars", track de l’année selon moi et tête de gondole d’un album jouissif de bout en bout. Personne, je dis bien personne n’en a parlé (ou alors qu’il se lève maintenant ou se taise à jamais) et pourtant… Certes le duo à l’origine de ce disque n’est pas au top niveau communication, c’est même un bel euphémisme. Même ceux qui lisent ce blog depuis le début ont sans doute oublié l’interview et la chronique par Fabien de cet énigmatique danois qu’est Peter Visti. Ancien footballeur reconverti sur le tard à la musique baléarique, on sait très peu de lui. C’est encore pire pour son comparse Jakob Meyland quasi absent du web. Mais les deux amis travaillaient ensemble depuis 2003 pour jeter en pâture l’année dernière cet OVNI disco, au sens noble du terme.


Commençons donc par "Stars". La basse disco qui entame, les guitares qui s’installent, puis la rythmique qui les rejoint tranquillement. Quelques notes de piano puis des nappes de synthé bien troussées. Un bébé qui pleure. Le piano qui se fait sa place, les synthés qui s’accrochent. Le morceau prend son temps puis des voix incantatoires qui annoncent l’explosion à 3’50", l’une des plus belles de 2010. Le son qui se fait plus fort et ce piano qui continue de nous entraîner. Le synthé qui se fait dramatique, mais pas trop. Et enfin cette voix sourde et pleine de relief qui en enchaîne une autre plus agressive. C’est parti pour un délicieux couplet / refrain "Just follow me / I’ll show you the way to the stars". Simple mais efficace. Les voix se muent en chœurs de l’armée rouge et le morceau qui continue encore de monter. Le duo vient d’inventer la prog disco funk en 8’18". On en reste sans voix.


Et des morceaux comme ça il y en a d’autres. Comme "Yes Maam" le premier morceau qui les a fait connaître ensembles. C’est un morceau d’électro disco minimal, avec guitare classique, et psaumes de "negro spiritual" comme ils disent. Le credo "All night long" est récité en boucle et le tout est dansant à souhait, sans aucune vulgarité. Il y a aussi les huit autres minutes de "Leave your worries". Encore cette voix venue de l’espace, qui annonce les instruments au fur et à mesure qu’ils se rajoutent : "Here come the bass". Qui prend son temps. "Here come the drum". Puis "Here we’re introducing the piano". Au milieu, c’est un break déchirant de voix / piano qui annonce encore à 3’50" (coïncidence ?) la deuxième énorme explosion de ce disque, et donc de l’année : "One word only / It’s love". Je vous laisse découvrir par vous-mêmes.

Tous les titres ne sont pas comme ça non plus. Mais le niveau ne baisse jamais franchement. "The Chair" est aussi un rock cosmique de haute volée mené tambour battant sur un rythme pulsatoire qui fait son effet. A l’image du reste du disque, ce tracks est à la fois taillé pour le dance floor ET pour le canapé. Etrange comme situation. Il y a même une reprise : "Nightclubbing" de Grace Jones. Pas mal. Vous reprendrez bien un petit dub oriental ? Mais bien-sûr puisque "Slowly" est là pour faire tampon avant le funky "I’m scared" et son refrain que je ne comprends sur le cannabis. Un génial texte scaté et obsédant plus tard ("Diggy dang" ?!?), "Something in the way" clôt le trip avec beaucoup trop de miel pour moi, c’est dire. La seule fausse note à mon goût. Ah oui, il y a quand même un long jam de onze minutes à la fin. Pour le fun.

En bref : aussi bien destiné aux néophytes qu’aux initiés, Visti & Meyland selon le nom de ses créateurs est un disque universel de prog disco susceptible à la fois de vous faire squatter le salon et de vous faire décoller sur dance floor. Salutaire et tout bonnement génial. Une bonne claque dans la gueule.




Seules infos disponibles, sur le site du label Bear Funk

A lire aussi : Peter Visti, interview et chronique

"Stars" :



"Yes Maam" avec un flow hip hop :



"The Chair" :


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Ef - Mourning Golden Morning (2010)

Salué unanimement par la critique, Mourning Golden Morning, est le troisième opus du groupe Ef. Après plusieurs EPs et deux albums studios, c’est la première fois que les suédois délèguent la production à une personne externe au groupe mais non des moindres : Magnus Lindberg, batteur et producteur du groupe de post-hardcore Cult of Luna. Ils conservent néanmoins leur autonomie en se distribuant par leur propre label : And The Sound Records.


Si le noyau dur du groupe compte seulement trois membres Tomas, Daniel et Niklas, le son ne saurait être aussi organique sans une flopée d’autres membres. Leur Myspace en dénombre huit de plus, pas étonnant que certains morceaux aient des allures d’orchestres (violons, cuivres, mélodica, accordéon, piano...). Les sonorités ne sont d’ailleurs pas sans rappeler celles des islandais de Sigur Rós. Mais on les retrouve sur scène avec des groupes tels que The Album Leaf, 65 Days Of Static ou Caspian.

La première piste, "Escapade #1", la plus courte, nous plonge progressivement dans l’atmosphère de l’album à coup de grosse instrumentation. Les violons ont tôt fait de se dissiper pour laisser place aux accords saccadés du piano soutenus par une batterie dynamique et les arpèges brillants d’une guitare ("Sons of ghosts"). La totale maîtrise du trio suédois saute aux yeux : les mélodies se succèdent, nous tiennent en haleine et déclenchent une foule d’émotions (on en chialerait presque tellement c’est beau). Les morceaux sont savamment construits : alternance de mélodie posées, d’envolées épiques voire violentes et breaks subtils. C’est d’ailleurs cette finesse dans la construction des morceaux qui est louable et permet au groupe d’éviter de tomber dans l’écueil de nombreuses formations de post-rock : la redondance. Ici chaque thème est bien dosé, et s’enchaîne avec une aisance déconcertante. Quelques bribes de chants de-ci de-là complètent l’ensemble.

Après les deux premiers titres, "K-141 KYPCK" (hommage au sous-marin russe coulé en 2000 ?) frappe par sa rythmique implacable d’entrée de jeu. Elle s’estompe peu à peu pour laisser place à la complainte mélancolique de la guitare. "Longing for colours" nous séduit avec une belle alchimie entre les deux voix et une ascension maîtrisée. "Fyra" développe un thème aérien à la Pacific UV, tout en finesse, pendant les trois quarts du morceau avant de s’estomper pour laisser place à une rythmique presque tribale renforcée par le rugissement d’une guitare shoegaze (on pense à l’ouverture de The Besnard Lakes are the roaring night). La rythmique s’étend sur le morceau suivant, le sublime "401 LWA", envoûtant et planant à souhait. Puis "Alp Lugens and Beyond" nous surprend par son calme apparent et son explosion violente confirmant leur capacité à varier les intensités.

En bref : cet album post-rock s’avère une réussite de bon augure pour la suite de leur carrière, et nous rappelle combien les pays nordiques n’ont de cesse d'exporter de nouvelles perles (sans doute une question de climat).





Le site et le Myspace

"401 Lwa" :



Le groupe fait sa propre promo, non sans humour :



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18 janvier 2011

Jacques Greene - The Look EP (2010)

Si j’ai bien compris, ce que la presse spécialisée appelle "UK funky" ou "funky house" est une sorte de mélange entre deep-house et UK garage. Selon les artistes, les sonorités peuvent également être assez proches du dubstep. Le genre est assez neuf et les sorties abondent, pas toujours de très bonne qualité, même si un label comme Nightslugs a rapidement tiré son épingle du jeu. J’ai beau avoir apprécié quelques-uns de leurs tracks, cet EP de Jacques Greene, paru fin 2010 sur le label écossais LuckyMe, est le premier disque d’UK funky à me flanquer de tels frissons. Ce qui s’avère assez paradoxal, puisque le producteur de 21 ans (on ne s’étonne même plus de l’âge de ces types) ne vient pas de la perfide Albion mais de Montréal, où se développe une scène plus qu’intéressante.


Pour autant, l’influence de la nouvelle génération londonienne se ressent à chaque seconde de The Look. Greene doit beaucoup à Mount Kimbie ou au James Blake première mouture, en témoigne sa manière de moduler les samples de voix R&B, dont il use sans réserve sur 3 des 4 titres du disque. Son utilisation des synthés rappelle par moments Joy Orbison et le versant le plus mélodique du dubstep, comme sur "Holdin’ On", mais surtout la house de Chicago et de New York. L’ensemble de l’EP est excellent, avec un petit plus pour "Good Morning" et son piano hypnotique, et un autre pour "Tell Me", qui concentre les qualités des trois autres sur quatre minutes deep de chez deep. C’est dansant, ouvragé, parfaitement dans l’air du temps : Jacques Greene est programmé pour cartonner !

En bref : entre deep-house et "UK funky", le premier EP d’un très prometteur gamin Montréalais.



Jacques Greene sur Myspace et Soundcloud
Le site et le Myspace du label écossais LuckyMe



Un beau remix de "The Look" par l'Ecossais Koreless :


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17 janvier 2011

James Blake - s/t (2011)

Il avait annoncé la couleur avec "Limit To Your Love", mais cette fois-ci, c’est officiel : James Blake est le premier crooner de l’ère dubstep – ou post-dubstep, comme vous voudrez. Le premier à ne pas se contenter de quelques samples et à oser mettre sa propre voix, déformée ou non, au centre de son processus créatif. En fait d’un album de dubstep, ce premier effort est bien davantage un album de soul, voire de gospel, qui se sert des idées rythmiques, des basses et des effets du dubstep pour donner plus de force à ses incantations. Avec toute l’arrogance de ses 22 ans, le Londonien avait annoncé fin 2010 lors d’une interview qu’il proposerait quelque chose de totalement novateur. La promesse est tenue, et de quelle manière !

Ceux qui l'ont suivi au fil de ses excellents EP savent à quel point ses productions ont évolué, en à peine un an. Alors que CMYK se destinait directement au dancefloor en utilisant des boucles R&B, Klavierwerke témoignait déjà d’une volonté de se forger un style plus posé et épuré, centré sur la voix et le piano. Ce premier album est l’aboutissement de cette démarche puisqu’il est exclusivement composé de chansons, et c’est me semble-t-il une première pour un disque du genre. James Blake veut visiblement devenir au dubstep ce que Jamie Lidell est à l’électronica, et il en a les moyens : en plus d’être un producteur de génie, il se révèle, lorsqu’il débranche l’auto-tune, un excellent chanteur, dont le timbre plein de vulnérabilité se rapproche parfois de celui d’un Antony Hegarty – c’est flagrant sur "Give Me My Month".

Je n’ai pas fouillé dans son passé pour savoir si Blake avait été enfant de chœur, toujours est-il que le gospel et les musiques sacrées en général imprègnent la quasi-totalité de cet autoportrait sonore. A diverses reprises, comme sur "Measurements", il superpose les pistes vocales et crée sa polyphonie personnelle, presque grégorienne. Les morceaux se basent souvent sur la répétition d’une ou deux phrases, à la manière de mantras, ou de psaumes. Les claviers eux-mêmes rappellent les concerts d’orgue dominicaux donnés dans les petites églises de quartier. Ainsi l’album dégage une forte aura spirituelle, encore accrue par une science consommée du dépouillement et du silence, pour ne pas dire du recueillement. Amen.


Pièce centrale et single évident, "Limit To Your Love" a déjà fait le tour du net. A bas volume, cette reprise de Feist peut passer pour une simple ballade, très propre sur elle. Mais en augmentant un peu les décibels, on découvre une basse souterraine monstrueuse, semblable au tourniquet sonore des pals d’un hélicoptère. L’instru est plus que minimaliste : squelettique. Il n’y a pas une note de trop. C’est une réussite indéniable qui marque, par son côté très pop, l’entrée du musicien dans le mainstream. Les puristes peuvent toujours faire la moue et crier au scandale, car c’est une légion de fans que Blake a acquis à sa cause avec cette seule chanson. Et puis ils pourront toujours se rabattre sur des tracks au traitement électronique moins discret, comme l’autotunée "Unluck", ou ma préférée, "I Never Learnt To Share".

Dans cette complainte, qui balance entre tristesse et résignation, Blake répète inlassablement une phrase lugubre et énigmatique : « My brother and my sister don’t speak to me/But I don’t blame them », tandis que les strates de synthétiseurs, d’effets gazeux et de bruit blanc s’amoncellent. A la fin du titre, la voix semble émerger du fond d’un geyser. Ce procédé qui consiste à densifier le son pour passer du dénuement le plus complet au chaos se retrouve sur l'autre poids lourd qu'est "Wilhelms Scream", avec le même effet saisissant.

Après avoir à ce point taquiné les limites du genre, je doute que James Blake revienne un jour à ses premières amours dubstep et nous livre un nouveau CMYK. Il suffit d'ailleurs de lire ses interviews pour s'apercevoir qu'il puise davantage son inspiration dans le R&B, la musique contemporaine, ou dans la pop neurasthénique de The xx que chez Scuba, Kode9 ou Shackleton. Pour ma part, après avoir mis quelques jours à l’apprivoiser, je ne peux plus me passer de cet album que beaucoup, j’en suis sûr, vont adorer détester.

En bref : James Blake fait le lien entre dubstep, soul et gospel sur cet autoportrait d'une maîtrise presque effrayante pour son jeune âge. Vibrant, hivernal, d’une beauté dense et surnaturelle, c’est le premier grand disque de 2011.





A noter que James Blake sera en concert à la Maroquinerie le 25 avril prochain.

Le site et le Myspace de James Blake

A lire aussi : James Blake - Klavierwerke (2010)

Best New Music: James Blake - "I Never Learnt To Share" by Speaker Snacks

James Blake défendra son album en live avec un batteur et un guitariste. Un aperçu avec Wilhelm Scream, enregistré dans les studios de BBC1 :




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14 janvier 2011

Red Rack'em - All I Ever Wanted (2010)

Sorti dans la plus stricte confidentialité (300 copies) début 2010, ce maxi a tellement circulé de mains en mains et sur le net qu’il bénéficie aujourd’hui d’un nouveau pressage, toujours sur le label londonien Untracked. C’est surtout "In Love Again", en face B, qui récolte à juste titre les louanges des Dj et des blogueurs. Red Rack’em, alias Danny Berman, a eu la bonne idée de se servir d’échantillons de voix et de synthés d’un des morceaux les plus princiens d’Outkast, "Prototype" (issu de The Love Below), pour construire une pièce de deep-house soyeuse et éthérée, longue en bouche, calibrée pour les afters ou pour illuminer un dimanche grisonnant.

La réalisation est aussi simple que le concept, à base de pads mélodiques et de congas. Et c’est justement parce que le producteur de Nottingham fait œuvre de classicisme que ce track peut prétendre à la postérité. Le reste de l’EP, en revanche, s’oublie assez vite, que ce soit le dubby "Beginner’s End", un poil soporifique, ou la tentative à moitié réussie de funk sale à la Moodymann de la face A. Un seul titre à se mettre sous la dent, donc, mais quelle tuerie… A se procurer toutes affaires cessantes !

A noter : Red Rack’em a sorti son premier album, The Early Years, fin 2010 sur Bergerac. Pas encore écouté, je vous en parlerai si ça vaut le coup.

En bref : Red Rack’em met Outkast à la sauce deep-house pour un classique qui méritait bien un petit repressage.



Le site de Red Rack’em, avec des liens pour son show radio et ses podcasts
Le site du label Untracked

A lire aussi : Genius of Time - Gliese 581g (2011)



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Genius of Time - Gliese 581g (2011)

Si le pays est fameux pour ses groupes indie rock et ses producteurs disco, il n’est pas très fréquent d’entendre de la bonne house en provenance de Suède. Non pas que les talents manquent, mais en dehors de The Field et, plus récemment, d’Axel Boman, les rares DJ à s'être faits un nom donnent dans la dance de stade, pour ne pas dire de supermarché, à l’image de la Swedish House Mafia. C’est pour remuer un peu la scène underground locale que Dorisburg et le duo de Gothenborg Genius Of Time (Nils Krogh et Alex Berg) ont créé Aniara Recordings l'an dernier. Gliese 581g est déjà leur troisième sortie, et avec des vinyles de cette qualité, le label a certainement de beaux jours devant lui.

La basse nu disco, les percus et les gros handclaps du morceau-titre m’ont immédiatement fait penser à "Caught Up" de Metro Area, jusqu’à l’apparition d’un petit riff de synthé très 90s, qui brouille un peu les pistes. Puis les inévitables nappes, moelleuses et charnelles, font finalement pencher le curseur du côté d’une deep-house luxueuse mais sobre, digne des meilleurs labels allemands du moment, quoique légèrement plus lente que la moyenne. En face B, "Science Fiction" est beaucoup plus sec et rythmique et ne présente, en ce qui me concerne, que peu d'intérêt.

Pour info : Gliese 581 g est le nom d’une exoplanète dont la découverte a été annoncée en 2010. Située dans la constellation de la Balance, elle présente une masse et un rayon similaires à ceux de la Terre, et serait située dans une zone habitable. Son existence n’a pour le moment pas été confirmée.

En bref : deep-house lente et addictive en provenance de Suède.



Le site d'Aniara Recordings

A lire aussi : Francis Inferno Orchestra - Meet Me In Salt Lake City

Genius of Time - Gliese 581g by Aniara Recordings

Un (superbe) live de Genius of Time enregistré à Noël 2010:
Nr. 38: Genius of Time live (Aniara, Royal Oak) by ROOF.FM
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13 janvier 2011

Botibol - Born From A Shore (2011)

Ce n’est plus du chauvinisme de remarquer que la scène pop bordelaise commence à bouillir. Ici et là des projets plus intéressants les uns que les autres y voient le jour. Et s’il y en a un que l’on attendait de pied ferme, c’est bien celui de Vincent Bestaven désormais débarrassé de son préfixe Mr au profit d’un Botibol pur et simple. Celui qui un temps reprenait "Grace" presque mieux que qui l’on sait, et qui préparait le terrain avec deux Ep de qualité mais manquant de grandeur, revient aujourd’hui chez Hiphiphip Records avec un premier album qui place la barre très haut pour tout aspirant folkeux français.

J’avoue j’avais peur. Peur que Vincent reste coincé derrière cette influence qui lui sied si bien. Mais heureusement le jeune homme a su trouver son style et reléguer le spectre de Jeff Buckley aux oubliettes. Seul "3 am" porte encore les stigmates du songwritter défunt, tant dans la voix que dans la guitare folk dépouillée. Pour le reste, il faut dorénavant chercher du côté d’une pop débridée type The Dodos. C’est surtout vrai sur l’urgent "We were foxes" par exemple, qui n’a pas honte quand il le faut de revenir à la langue de Molière.

Qui dit The Dodos dit aussi Grizzly Bear, notamment sur le mélancolique "Jo cowboy" et ses arrangements soignés. On croirait entendre un groupe alors qu’il ne s’agit que de Vincent armé de guitares, samplers et claviers, avec tout de même l’aide de Romain (Crane Angels) à la batterie. C’est le nouveau côté pop de la musique de Botibol, encore mieux représenté par les deux futurs tubes "Friends" et "Through the mountains". Intro xylo, morceau qui galope et magnifique break à 1’45" pour l’un, rythme oriental et sens mélodique pour l’autre, il n’y a rien à dire c’est superbement exécuté.

Il y a aussi du blues ("Filling a hole"), de la pop pastorale à la Fleet Foxes ("Walk slowly") et un très personnel low tempo final ("Oh son") qui permettent de diversifier un disque pas si évident que ça en première écoute, mais qui gagne en maturation avec le temps, comme un bon Bordeaux.

En bref : disque de pop cristalline à la hauteur de ses influences américaines, Born From A Shore est un immanquable de ce début d’année.




Le Myspace

A lire aussi : The Dodos - Visiter (2008) / Time To Die (2009)



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10 janvier 2011

Concours - Family Of The Year en concert à la Maroquinerie, places à gagner


Cette année la Family Of The Year nous a définitivement tapé dans l’œil. L’intuition que sous ses faux-airs hippie on a à faire à quelque chose de grand, quelque chose de prometteur. Après la chronique et l’interview, on a voulu pousser le triptyque jusqu’au bout et aller voir ce que cela donne sur scène. Et vu qu’ils passent le 11 février prochain à la Maroquinerie, c’est l’occasion qui a fait le larron. A cette occasion, Dodb et Speakeasy vous proposent de gagner l’une des deux places mises en jeu. Pour cela il suffit de répondre à la question suivante :

Quelle autre "Family" a déjà été chroniquée sur Dodb ?

Et d’envoyer vos réponses à contact@desoreillesdansbabylone.com avant le 6 février prochain. Bonne chance à tous.

Le Myspace de Family Of The Year, celui de la Maroquinerie et celui de Speakeasy

L’interview et la chronique de Family Of The Year

"Summer girl" :



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05 janvier 2011

Interview - Franck Rabeyrolles (Double U) pour la sortie de la compile Wooly Jumpers (Wool Recordings)


Franck Rabeyrolles aime tricoter du bon son. Le patron du label montpelliérain Wool Recordings sort la première compilation de la maison : Wooly Jumpers ,un petit bijou de dix-huit titres. On y retrouve des perles inédites, d’autres difficiles à trouver car sorties en édition limitée en vinyles. Il y a là des invités et des artistes du label. Un précieux sésame pour découvrir l’univers subtil de ce label à sensibilité post-folk, entre musique psychédélique, influences seventies et sonorités électroniques. Rencontre avec Franck Rabeyrolles, activiste de la scène montpelliéraine et d’ailleurs.

Quand as-tu créé le label, peux-tu nous dresser son portrait, sa couleur, le nombre d'artistes passés par là ? Pourquoi une compile maintenant ? Tu es basé à Montpellier mais tu as beaucoup de contact avec l’Angleterre ?

La création du label ce doit être 2004. Au départ, c'était pour le premier album de Double U. Il y a eu le premier Ep de Collage et quelques maxis... Puis il y a eu une période de silence de 2005 à 2008. Ça fait deux ans que je m’y suis vraiment consacré à nouveau. Notre catalogue est encore très petit, mais ça s’étoffe doucement : Collage, Sarabeth Tucek, Luther Russell, Laetitia Sadier, Franklin, Double U, Suddenly Sunshine

Pour ce qui est de la couleur on va dire que c'est une maison d'artistes qui abrite des projets d'artistes. Notre spécificité c'est d'être assez vinyle et pressage limité... La couleur est plutôt pop mais au sens moderne crossover divergent. On peut passer d'un projet folk à quelque chose de beaucoup plus électronique sans souci... Je sors des disques au coup de cœur. La compile c'est justement pour permettre aux gens de mieux voir ce que nous avons envie de faire. On comprend mieux notre philosophie générale à travers ce disque, ce côté un peu transversal. Il est vrai que notre distributeur principal est Anglais alors c'est un peu notre point d'ancrage. La France a du mal à reconnaitre la qualité de ses artistes, de ses labels, des acteurs de la scène indé en général, ce qui explique l’envie "d'ailleurs". Et puis tout est tellement "codé" ici…

On voit des noms peu connu comme le néo-zélandais Connan Mockasin et son univers fantastique, Peter Broderick qui invite au voyage mais aussi le New-yorkais Luther Russel ou Lesser Gonzalez, américain d’origine cubaine, signé sur Carpark. C’est finalement une compile éclectique. Comment as-tu procédé pour inviter tout ce monde sur la compile ?

L'éclectisme est un mot parfois un peu fourre-tout. O n’a pas cherché ce côté patchwork vraiment. Ça s'est fait sur des rencontres, des coups de cœur. Il est vrai qu'il y a un côté assez worldwide. Mais c'est plus le côté "global" "internet" de notre société qui est comme ça. Tu as parlé de voyage… ce mot me parle. Moi j'aime le nomadisme par dessus tout en musique. Pour avoir ces artistes sur la compile je ne cache pas que ça a été un peu long et un peu usant des fois. Il y a quand même 18 morceaux, ça fait pas mal d'artistes et de labels à contacter et à rassurer...


La compile commence par un morceau qui date de 1969, curieux pour présenter ce que fait le label ? En quoi "Drug song" a-t-il son importance ici ?

Un ami m'a fait découvrir la musique de Dave Bixby et j'ai eu le coup de foudre pour ce folk complètement hanté, religieusement beau. J'ai pris contact avec lui et ça s'est fait le plus simplement du monde... "Drug song" c'est aussi pour le côté "Song writing". Je crois que c'est une valeur très importante pour le label. Le côté écrire de belles chansons, peu importe comment, avec qui, avec quoi, c’est l'écriture…

Ce n’est pas la première fois qu’on voit le nom de Laetitia Sadier (ex-chanteuse du groupe anglais Stereolab) associé à Wool Recordings. Quelles ont-été vos collaborations passées ? Statues est un morceau nouveau ?

On a rencontré Laetitia à Londres pour un concert de Franklin [l’un des pseudos de Franck], puis on a pris contact par email. Elle a participé à un morceau du dernier Double U, "Interludic". Elle nous a donné une version très minimale et épurée de Statues qui est aussi sur son album mais pas dans la même version. On a un autre projet de disque avec Laetitia pour 2011.

Quels sont les morceaux inédits, et ceux qui existaient déjà ?

Les morceaux de Montag, Lesser Gonzales, Sarabeth Tucek, Double U, Castanets, Luther Russell... sont complètement inédits. Les autres sont déja sortis mais la sélection est pointue. Certains artistes ne sont pas distribués en France. Au final ça fait pas mal d'inédits tout de même…

Sunddenly Shunshine, groupe montpelliérain, vient tout juste de sortir un premier Ep chez toi, tout comme les Italiens de A Classic Education (label Lefse Records), c’est une belle promo. Tu peux nous en parler ?

Pour les Suddenly Sunshine c'est une histoire d'amitié et de musique... J'ai tout de suite accroché à l'idée d'enrichir leur folk avec des arrangements de cuivres et cordes. On va travailler sur un album. Je me suis pas mal investi sur ce disque au niveau de la prod, j'ai joué aussi dessus, j'aimerais bien que ca marche pour eux. Stéphane des Suddenly est un mélomane fou et on se connait depuis très longtemps. C'est important d'être bien avec les artistes pour un label. La relation juste financière ou administrative est très déprimante si on en reste là avec les artistes qu'on signe.

C'est le premier projet vraiment français que je sors. Je suis très heureux avec ce disque, on est allé au bout des choses avec la pochette, le remix de Isan… Pour Classic Education, des choses sont prévues mais dans le futur. On devait sortir leur 8 titres en Europe, ça ne s'est finalement pas fait. Ils sont sur la compile, on adore leur musique ici et on espère bien faire quelque chose d'ici peu.

Tes coups de cœur parmi les 18 tracks.

Je n'ai pas de préférences, vraiment. C'est vrai que Connan Mockasin c'est très séduisant, très "Catchy". Wolf people aussi, le côté stoner / garage ne me déplaît pas non plus…

Des artistes que tu souhaites particulièrement présenter ?

On a deux projets important début 2011. Deux 45 tours : un de Franklin avec un remix de Com Truise, le remix est assez fou, Com Truise a un son unique, il a déjà remixé Neon Indian, Twin Shadow, ça buzz déjà beaucoup pour lui. Il y a aussi ce single avec War on drugs mais je ne peux pas en dire plus… Et aussi, plus tard, ce disque avec Laetitia Sadier et l'album de Franklin. De quoi bien s'amuser.

Dans la compile, on retrouve tes tracks avec tes différents projets, Double U et Franklin, en quoi différencies-tu leurs univers ? Ce sont des morceaux inédits ?
D'autres projets perso sont prévus pour 2011 ?


Oui les morceaux sont inédits. Double U c'est le côté mélo plus introspectif et Franklin le côté plus "psyché", moins "chanson"… C'est de la douce schizophrénie, rien de grave. À part l'album de Franklin, pas de nouveau pseudo en perspective. C'est vrai que faire un album Franck Rabeyrolles ça me tente bien… Mais ca va finir en total ego trip tout ça !

C'est justement pour échapper à ça que j'ai eu envie de reprendre le label de façon très sérieuse depuis deux ans. C'est un fabuleux moyen d'expression que j'ai envie de partager avec pleins de gens. Je pense que ce n'est que le début de l'aventure même si le contexte est plutôt difficile.

On peut espérer un concert pour 2011 qui réunisse un maximum de ces artistes ?

Pas vraiment de soirée Wool prévue pour le moment. Mais faire un plateau en réunissant quelques artistes disponibles dans une belle salle ça me dirait bien.

Un volume 2 est-il prévu ?

Trop tôt pour le dire. Je n'ai pas envie de faire de cette compile un truc routinier. On verra, il faut d'abord que les gens l'écoutent, l'aiment et l'achètent. Car tout part de là.


Le site de Wool Recordings et le Myspace

Dave Bixby - "Drug Song" :



Connan Mockasin - "It’s Choade My Dear" :



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04 janvier 2011

Concours - Phantom Band en concert à la Maroquinerie, places à gagner


Souvenez-vous, depuis le début nous avons défendu bec et ongles le rock faussement progressif du sextet écossais ectoplasmique. C’était il y a deux ans. Cette année, nous avons volontairement fait silence sur leur deuxième opus The Wants à peine plus accueilli sur nos terres que son grand frère. Bien qu’ayant conservé sa singularité et sa noirceur, le groupe a semble-t-il peiné à trouver de nouvelles mélodies. Je ne dis pas que The Wants est mauvais, loin de là, mais pour moi il n’apporte pas grand-chose à l’immense Checkmate Savage. Mais ça ne semble être qu’un avis personnel et quoi qu’il en soit le Phantom Band reste un bel espoir pour les prochaines années.

Pendant ce temps-là, le groupe viendra défendre sa musique sur les planches de la Maroquinerie à Paris le 10 février 2011, un événement à ne surtout pas manquer. A cette occasion Dodb et Speakeasy vous proposent de tenter votre chance pour gagner l’une des deux places mises en jeu. Pour cela il suffit de répondre à la question suivante :

Quel autre groupe de Glasgow a déjà été chroniqué sur Dodb ?

Et d’envoyer vos réponses à contact@desoreillesdansbabylone.com avant le 5 février prochain. Bonne chance à tous.

Le Myspace du Phantom Band, celui de la Maroquinerie et celui de Speakeasy

L’interview et la chronique de Phantom Band

"Mr Natural" :



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